Augmentation de 40% des tumeurs cérébrales au Danemark de 2001 à 2010 Imprimer
(16/12/11) Les tumeurs dans le système cérébral et nerveux augmentent au Danemark selon le dernier rapport du Registre du cancer danois. On voit l'augmentation tant chez les hommes que des femmes.

Le nombre de tumeurs cérébrales a augmenté de 40 % entre 2001 et 2010 chez les hommes (par 100.000 habitants, âge normalisé) et de 29% chez les femmes. En chiffres réels, cela fait 268 hommes et 227 femmes par an diagnostiqués avec une tumeur au cerveau ou une tumeur du système nerveux central. ( Registre du cancer 2010 en danois : Table 1 page 7)

En Suède la tendance est stable et aucune augmentation n'est annoncée dans le rapport de Registre suédois des tumeurs cérébrales.

Cependant on sait que le Registre suédois des tumeurs cérébrales souffre de sous-reporting, comme je l'ai écrit il y a quelques semaines. Et pourtant cette tendance de non évolution du nombre de tumeurs en Suède est utilisée par certains experts et scientifiques comme " preuve"que les téléphones portables n'augmentent pas le risque de tumeurs cérébrales.

La tendance suédoise a été utilisée par les scientifiques CEFALO, qui ont prétendu qu'ils ont uniquement pris en compte les données suédoises parce qu'ils "ont vu un risque le plus élevé en Suède" pour des tumeurs cérébrales dans leur propre étude sur le risque de tumeur cérébral de l'adolescent et de l'enfant utilisateur de téléphone portable. Sur base de cette seule tendance suédoise et non sur leurs propres données, ils ont prétendu que les résultats étaient "rassurants".

De même dans leur éditorial, accompagnant la dernière version mise à jour de la scandaleuse "plus grande étude de tumeurs cérébrales du monde" (l'étude a exclu les 200.000 des utilisateurs les plus intensifs et au lieu de cela les a mis dans le groupe témoin comme non exposés), Anders Ahlbom et Maria Feychting de l'Institut Karolinska mettent en exergue la tendance de tumeur cérébrale suédoise et de façon intéressante font l'impasse sur les tendances danoises. Anders Ahlbom et Maria Feychting sont tous deux membres de l'ICNIRP, qui a recommandé des limites actuelles pour la téléphonie mobile. Si un risque de tumeur cérébral devait être admis, celles-ci devraient être baissées, avec d'importants impacts négatifs pour l'industrie.  (NdT : Voir aussi notre article sur l'étude danoise et son echo sur la RTBF).

Mona Nilson.

Source : http://newsvoice.se/2011/12/15/brain-tumour-increase-in-denmark-by-40-between-2001-2010/

Trad. JLG.

 

En Finlande

Au pays du célèbre fabricant Nokia, les chiffres trahissent aussi une augmentation régulière de l'incidence des tumeurs cérébrales et du système nerveux central chez les femmes, et dans une moindre mesure chez les hommes. Même s'il ne faut pas sauter aux conclusions de cause à effet - la téléphonie n'est bien sûr pas seule en cause - la tendance est clairement à l'augmentation avec un doublement de l'incidence en 50 ans.

Selon le Registre finlandais du cancer, pour une population de 5,4 millions d'habitants, le nombre de nouveau cas de tumeurs cérébrales et du système nerveux central en 2007 était de 372 chez les hommes et de 561 chez les femmes. A noter que si globalement cette incidence reste relativement faible, les taux de mortalité liés à ce type de tumeurs sont par contre élevés.

Une augmentation de 40 % (selon l'étude Interphone) signifierait qu'il y aurait des 149 cas supplémentaires parmi les hommes (total de 521 cas) et des 224 cassupplémentaires parmi les femmes (total de 785 cas). Cela signifie un fardeau supplémentaire de 373 cas de cancer cérébraux pour le système de santé et pour les familles.

Une augmentation de 170 % (selon les travaux de Hardell et coll.) [Pubmed] signifierait qu'il y aurait des 632 cas supplémentaires parmi les hommes (total de 1004 cas) et des 953 cas supplémentaires parmi les femmes (1515 cas). Cela signifie qu'il y aurait un fardeau supplémentaire de 1585 cas de cancer cérébraux pour le système de santé. Et ceci sans compter que chez utilisateurs ayant commencé avant l'âge de 20 ans, Hardell et coll. ont mis en évidence une augmentation encore plus forte de 390 % pour les tumeurs de type astrocytome.

(Discussion en anglais ici)


 

 

 

Et en Belgique ?

La comparaison est difficile parce que le registre belge du cancer (2008) ne fournit pas de tableau récapitulatif similaire pour les tumeurs cérébrales et celles du système nerveux central.

Si à l'échelle de l'ensemble de la population les tumeurs cérébrales ne font pas partie des dix tumeurs les plus fréquentes (prostate, poumon, colon-rectum, vessie, cavité buccale pharynx-larynx, sein, utérus, lymphome non-Hodgkin, estomac, rein, leucémie, etc. ), il n'en va pas de même chez les jeunes : en 2008, les tumeurs cérébrales avaient la seconde plus haute incidence chez les jeunes de 0-14 ans (24 garçons, 22 filles), et la quatrième plus haute incidence chez les jeunes hommes de 15-29 ans avec 32 cas par an. (Table 7 page 25).

De plus, les tumeurs cérébrales font partie des cancers causant le plus de décès :  2e position chez les garçons de moins de 15 ans, 2e position chez les hommes de moins de 30 ans, 1ère position chez les hommes de moins de 45 ans, 1ère position chez les filles de moins de 15 ans, 2e position chez les femmes de moins de 30 ans, 4e position chez les femmes de moins de 45 ans, et 5e position de moins de 60 ans. (Table 7 page 25)

Tous âges confondus, le cancer du cerveau avec 265 décès par an chez les femmes en 2008, fait partie des dix causes les plus fréquentes de décès du à un cancer en Belgique (Fig. 6, page 24).

A noter enfin qu'en termes d'incidence des tumeurs invasives, les chiffres de la Belgique sont très comparables à ceux du Danemark, avec des niveaux parmi les plus élevés (taux standardisés selon l'âge par 100.000 personnes) - (Fig. 8, page 26).

 


Nouvelles avancées thérapeutiques

Ces tendances peuvent être mises en relation avec de nouvelles avancées thérapeutiques en matière de cancer faisant appel à des irradiations de (très) faibles doses de radiofréquences :une dosimétrie d'irradiation de 100 à 1000 fois moins puissante que celle générée à partir d'un téléphone mobile.

Si des doses aussi faibles peuvent agir favorablement pour inhiber des cellules cancéreuses, refuser l'idée que le signal beaucoup plus puissant d'un téléphone mobile puisse faire le contraire n'est pas particulièrement intelligent.

 

ETUDE : La prolifération des cellules cancéreuses inhibée par des fréquences de champs électromagnétiques de modulations spécifiques

Zimmerman JW et al. Division of Hematology/Oncology, Department of Medicine, University of Alabama at Birmingham and UAB Comprehensive Cancer Center, AL 35294-3300, USA.

[Pubmed] British Journal of Cancer, 1 December 2011; doi:10.1038/bjc.2011.523


RESUME

Contexte: Il existe des preuves cliniques que les niveaux très bas et sans danger d'une irradiation par les champs électromagnétiques artificiels à modulation d'amplitude administrée via une sonde intra-buccale peut provoquer des réactions thérapeutiques chez les patients atteints de cancers. Cependant, il n'existe aucun mécanisme connu expliquant l'effet anti-prolifératif de très faibles doses d'intensité de champs électromagnétiques artificiels.

Méthodes: Pour comprendre le mécanisme de cette nouvelle approche, les cellules du Carcinome HépatoCellulaire (CHC), ont été exposées à des champs électromagnétiques de Radio Fréquences artificielles de 27,12  MHz utilisant in vitro des systèmes d'exposition conçus pour reproduire des conditions in vivo. Les tumeurs des cellules cancéreuses ont été exposées à ces fréquences spécifiques de modulation, préalablement identifiées par les méthodes de biofeedback chez les patients ayant un diagnostic de cancer. Le contrôle des fréquences de modulations se composait de fréquences de modulations choisies au hasard dans les mêmes bandes de 100  Hz à 21  kHz identifiées comme spécifiques des fréquences des cellules cancéreuses.

Résultats: La croissance des cellules cancéreuses du sein et le CHC était significativement diminuée par l'irradiation en fréquences spécifiques artificielles du cancer et respectivement aussi spécifiques en modulation notamment pour le cancer du sein. Cependant, ces mêmes fréquences artificielles n'affectaient pas la prolifération des hépatocytes bénignes ou des cellules épithéliales du cancer du sein. L'inhibition de la prolifération des cellules CHC a été associée à une régulation négative des XCL2 et PLP2 . Par ailleurs, des fréquences de modulation CHC-spécifiques ont perturbé le fuseau mitotique.

Conclusions : Ces résultats font découvrir un nouveau mécanisme contrôlant la croissance des cellules cancéreuses à une irradiation par des fréquences artificielles de modulations spécifiques sans affecter les tissus normaux, ces applications peuvent avoir de larges implications en oncologie.

[Traduction : Next-Up]

Voir explications complètes sur le site de Next-up (réservé aux abonnés)

 

 

ETUDE : L'impact potentiel de l'utilisation du téléphone portable sur l'évolution des tumeurs du cerveau et du système nerveux central


Örjan Hallberg  (Hallberg Independent Research, Sweden) et L Lloyd Morgan (Environmental Health Trust, Berkeley, CA 94709, USA)

Lien vers l'étude en libre accès (en anglais) : http://www.omicsonline.org/2155-9562/2155-9562-S5-003.pdf

Cette nouvelle étude  parue le 24 décembre dans le Journal of Neuroly and Neurophysioly projette que d'ici 15 ans, selon l'hypothèse basse d'une réduction de la faculté de l'ADN à se réparer ou au contraire selon l'hypothèse haute d'une mutation de l'ADN, l'augmentation des cancers du cerveau est susceptible d'augmenter d'un facteur 2 (100% d'augmentation) à 25 (2400% d'augmentation).



Figure 3. Taux de tumeurs cérébrales en Norvège ajustés selon l'âge par 100.000 personne-ans par année civile avec 3 hypothèses au sujet du téléphone portable 1) Dommages accrus de l'ADN (rouge) 2) pas de réparation de l'ADN (magenta) et 3) n'a aucun effet (vert).

 

Selon Lloyd Morgan, co-auteur de l'étude : "Ce que cette analyse montre c'est que, à moins que le comportement de l'usage du téléphone portable ne change significativement, nous pouvons raisonnablement nous attendre à une pandémie de tumeurs cérébrales, contre laquelle nous sommes mal préparés, qui débuterait dans environ 15 ans. Il serait bon que les gouvernements, les parents, les médecins, les écoles et tout un chacun puisse informer toutes les personnes dont ils ont la charge ou qu'ils influencent du besoin de raccourcir l'usage du téléphone portable et d'autres dispositifs grand public émettant des radiations."