L'Académie européenne de médecine environnementale au secours des EHS Imprimer

(10/9/16) (3/12/16) Selon l'EUROPAEM, qui vient de publier son "Guide CEM 2016", le principal traitement de l'EHS consiste à éviter au maximum l'exposition aux champs électromagnétiques (*). Cette association de médecins et scientifiques remarque que non seulement le nombre d'EHS est en augmentation, mais aussi celui de patients atteints de maladies chroniques sans cause déterminée. Elle demande aux autorités de permettre l'accessibilité des écoles, hôpitaux etc. pour les électrosensibles, et suggère des méthodes de diagnostic ainsi qu'un traitement, un mode de vie et une alimentation basés sur la réduction du stress oxydatif et nitrosatif généré par les rayonnements artificiels.

Guide 2016 de l'EUROPAEM pour la prévention, le diagnostic et le traitement des problèmes de santé et maladies liés aux champs électromagnétiques; un guide précieux pour les électrosensibles, le personnel soignant, les employeurs et les autorités de santé :

- pdf original en anglais, 35 pages dont 10 de références

- résumé original en anglais

- traduction du résumé par teslabel :

Les maladies chroniques ou associées à des symptômes non spécifiques sont en augmentation. Le stress chronique engendré par nos activités sociales et professionnelles, ainsi que notre exposition aux polluants physiques et chimiques sont à prendre en compte par le médecin généraliste et autres intervenants des soins de santé, mais il semble désormais nécessaire d'y ajouter notre nouvelle exposition aux champs électromagnétiques (CEM). Les médecins sont de plus en plus confrontés à des problèmes de santé aux causes non identifiées. Il y a des indications claires (études, observations empiriques, récits des patients) d'une interaction entre exposition aux champs électromagnétiques et problèmes de santé. Les différences de sensibilité individuelle et les facteurs environnementaux sont trop souvent négligés.

Les nouvelles technologies sans fil ont été introduites sans aucune certitude quant à leurs effets sur la santé, ce qui soulève de nouveaux défis pour la médecine et de la société. Notamment, la question des effets dits non-thermiques et celle des conséquences potentielles à long terme d'une exposition à faible dose ont été à peine abordées avant l'introduction des technologies à radio-fréquences (3 MHz à 300 GHz) telles qu'antennes-relais de radio et de télévision, hotspots, routeurs et appareils individuels wi-fi (smartphones, tablettes etc.),  téléphones portables et stations de base, périphériques bluetooth... Idem pour le transport du courant électrique et les appareils qui émettent des champs magnétiques ELF ou MF (3 Hz à 3 kHz), et enfin pour certains dispositifs électroniques provoquant des émissions parasites de basse fréquence (3 kHz à 3 MHz), tels que les lampes fluorescentes compactes.

On a d'une part une présomption forte qu'une exposition de longue durée à certains champs électromagéntiques constitue un facteur de risque de maladies telles que certains cancers, la maladie d'Alzheimer, et l'infertilité masculine. Et d'autre part, l'émergence des cas d'hypersensibilité électromagnétique (EHS), qui est de plus en plus reconnue par des autorités sanitaires, services d'aide aux personnes handicapées, professionels de santé, politiciens, ainsi que des tribunaux.
Nous recommandons de traiter cliniquement les EHS dans le cadre des maladies multisystémiques chroniques, mais en reconnaissant que la cause sous-jacente reste l'environnement. Au début, les symptômes de l'EHS ne se produisent que de temps en temps, mais au fil du temps, ils peuvent augmenter en fréquence et gravité. Ces symptômes incluent habituellement maux de tête, difficultés de concentration, troubles du sommeil, dépression, manque d'énergie, fatigue et symptômes pseudo-grippaux. Un historique médical complet, qui devrait inclure tous les symptômes, quand et où ils se sont produits, et dans quelle exposition aux CEM, est la clé pour établir le diagnostic. L'exposition aux CEM est généralement évaluée par des mesures de champs électromagnétiques à la maison et au travail. Certains types d'exposition aux CEM peuvent être évalués en demandant au patient quels sont les émetteurs dans son environnement. Il est très important de prendre la sensibilité individuelle en compte. Le traitement devrait se concentrer principalement sur une réduction de l'exposition aux CEM, donc en diminuant ou éliminant les émetteurs et autres sources de CEM à la maison et au travail. Mais la réduction de l'exposition aux CEM devrait également être étendue aux espaces publics tels que les écoles, les hôpitaux, les transports publics et les bibliothèques pour permettre aux personnes EHS une accessibilité et une utilisation sans entraves. Si l'on parvient à réduire suffisamment leur exposition aux CEM préjudiciables, leur corps aura une chance de récupérer, leurs symptômes diminueront ou même disparaîtront. De nombreux exemples ont montré que de telles mesures peuvent se révéler efficaces.

Pour accroître l'efficacité du traitement, on devrait également aborder les autres facteurs environnementaux. Tout ce qui favorise l'homéostasie permet d'augmenter la résilience du patient face aux problèmes de santé, et en particulier d'éviter les effets néfastes de son exposition aux CEM.

Il semble de plus en plus évident que l'exposition aux CEM nuit gravement à la capacité de régulation du stress oxydatif et nitrosatif chez les personnes touchées. Cela expliquerait aussi pourquoi le niveau de sensibilité est si variable, et pourquoi les symptômes sont si variables et nombreux. Un traitement diminuant les effets néfastes de la peroxynitrite, comme on en utilise de plus en plus dans le cas de maladies multisystémiques, fonctionne avec succès.
Le présent Guide CEM donne un aperçu des connaissances actuelles concernant les risques sanitaires des CEM, et propose des recommandations pour aider les EHS à améliorer et restaurer leur santé (diagnostic, traitement, mesures d'accessibilité), et pour développer des stratégies de prevention.

auteurs :

Igor Belyaev 1 2 / Amy Dean 3 / Horst Eger 4 / Gerhard Hubmann 5 / Reinhold Jandrisovits 6 / Markus Kern 7 / Michael Kundi 8 / Hanns Moshammer 8 / Piero Lercher 9 / Kurt Müller 10 /  11 / Peter Ohnsorge 12 / Peter Pelzmann 13 / Claus Scheingraber 14 / Roby Thill 15
1 Cancer Research Institute BMC, Slovak Academy of Science, Bratislava, Slovak Republic
2 Prokhorov General Physics Institute, Russian Academy of Science, Moscow, Russia
3 American Academy of Environmental Medicine, Wichita, KS, USA
4 Association of Statutory Health Insurance Physicians of Bavaria, Medical Quality Circle “Electromagnetic Fields in Medicine – Diagnostic, Therapy, Environment”, no. 65143, Naila, Germany
5 Center for Holistic Medicine “MEDICUS”, Vienna, Austria; and Wiener Internationale Akademie für Ganzheitsmedizin (GAMED), Vienna, Austria
6 Medical Association Burgenland, Environmental Medicine Department, Eisenstadt, Austria
7 Medical Quality Circle “Electromagnetic Fields in Medicine – Diagnosis, Treatment and Environment”, Kempten, Germany; and Kompetenzinitiative zum Schutz von Mensch, Umwelt u. Demokratie e.V., Kempten, Germany
8 Institute of Environmental Health, Medical University Vienna, Vienna, Austria
9 Medical Association Vienna, Environmental Medicine Department, Vienna, Austria
10 European Academy for Environmental Medicine, Kempten, Germany
11 Department of Public Health, Government of Land Salzburg, Austria
12 European Academy for Environmental Medicine, Wurzburg, Germany
13 Department of electronics and computer science engineering, HTL Danube City, Vienna, Austria
14 Working Group Electro-Biology (AEB), Munich, Germany and Association for Environmental- and Human-Toxicology (DGUHT), Wurzburg, Germany
15 Association for Environmental Medicine (ALMEN), Beaufort, Luxembourg
 
Publication History
Received: 2016-03-16 Accepted: 2016-05-29 Published Online: 2016-07-25
 
(*) Cela nous semble évident, mais rappelons que pour l'OMS et la plupart des autorités de santé, et notamment notre ministère de la santé (SPF), l'Académie française de médecine (et son porte-parole Aurengo qui recommande aux EHS de retirer leurs protections et de s'exposer le plus possible), le traitement reste désespérément d'ordre psychothérapeutique.