Les champs électriques, vecteurs d'informations biologiques Note introductive de J.M. Danze Il
y a quelques années, à une époque où la téléphonie mobile n'avait pas encore
pris possession de notre vie, parfois contre le gré de certains de nos concitoyens,
le Prof. Urlrich Warnke, de l'Université de Saarbrucken m'a remis une première
mouture en langue anglaise de ce texte. Je n'y avais alors guère attaché d'importance,
si ce n'est dans un cadre scientifique pur. Puis, dans la suite, Ulrich Warnke
est devenu l'un de mes maîtres à penser et j'ai découvert une deuxième mouture
plus évoluée de ce texte. Je l'avais alors transmise telle quelle à un cercle
apicole belge en vue d'une traduction résumée pour publication. Il y a beaucoup
de chance que l'importance de ce texte soit passée au delà de l'esprit des
dirigeants de ce groupe, car aucun écho n'y a été fait.
Les champs électriques, vecteurs d'informations biologiques par
le Prof. Ulrich WARNKE Convergence
des champs biologiques dans l'eau et sur terre
Convergence des champs biologiques dans l'eau et sur terre Des
poissons développant de puissantes et de faibles décharges électriques sont
maintenant bien connus des experts. Cependant, le fait que tous les poissons,
y compris ceux que l'on considère comme non électriques, sont entourés d'un
champ continu dipolaire (– à la bouche; + aux branchies) modulé par la respiration
mécaniques est moins connu. Ce champ a une signification biologique et est
utilisé par des espèces à faible évolution phylogénique, comme les requins,
les raies et les esturgeons, comme un signe destiné à la prédation. Une plie
dissimulée sur le fond de la mer, par exemple, peut ainsi être localisée par
des prédateurs passant à proximité, grâce à son champ électrique. Les ordres
de poissons d'eau douce et d'eau salée à évolution plus élevée ont apparemment
développé leur utilisation des champs électriques pour y introduire une communication
(perception) inter-espèces ainsi que la localisation de matières (activation).
Les bancs migrateurs de poissons semblent être maintenus ensemble par leur
champ électrique commun et ils utilisent probablement certains niveaux de
potentiel dans la mer, en vue de leur navigation. La quantité isolée d'énergie
nécessaire pour initier une action de perception est étonnamment basse. Charge électrostatique des animaux Lorsqu'une
plume est agitée dans l'air, elle se charge d'électricité statique, pourvu
que des porteurs de charge soient présents dans l'air. Conductivité de la surface du corps Les champs électriques à amplitudes plus élevées ne peuvent être mis en évidence chez des animaux que si les charges unipolaires divisées (la cause de ces champs électriques) ne sont pas continuellement neutralisées. La neutralisation des charges est principalement une fonction de la mobilité des charges à la fois sur la surface du corps et à l'intérieur du corps. Tous
les insectes terrestres ayant une cuticule et toutes les espèces animales
à épiderme squameux, à coquille, à plumes ou à fourrure sont protégés grâce
à ces organes cutanés possédant des surfaces isolantes excellentes (Résistivité
spécifique de 1010 W/cm à 1012 W/cm).
La
surface du corps de toute espèce animale présente une mosaïque typique
de zones de conductivités différentes. Cette mosaïque est spécifique et
clairement dessinée; elle concorde virtuellement avec le profil des charges
en superficie. Des modifications dans cette disposition sont déterminées
soit par des sécrétions électriquement actives, soit par des paramètres
physiques environnementaux. Une humidité relative élevée aboutit ainsi
à des valeurs de conductivité élevée sur des zones isolées de la surface
du corps lesquelles résultent du dépôt d'un film adhérent d'humidité.
La chaleur ajoutée provoque une augmentation nette de la conductivité
sur toutes les surfaces du corps mentionnées ci-dessus, en raison des
principes régissant les électrolytes et les semi-conducteurs. Des modifications
de l'intensité lumineuse et des différences de concentrations en ions
atmosphériques exercent également une influence, bien qu'à un niveau limité
(Fig. 2).
Si
l'on considère la charge statique des animaux terrestres, il est important
de tenir compte non seulement de la conductivité normale de la surface du
corps, mais surtout de la nature des surfaces via lesquelles a lieu le contact
avec la terre. Les animaux qui possèdent des glandes sudoripares ou des glandes
odorifères ou des glandes adhésives aux endroits par lesquels ils sont en
contact avec la surface de parcours sont donc équipés d'un excellent contact
galvanique, alors que ceux qui marchent sur des sabots, sur des doigts ou
sur des griffes sont presque entièrement isolés de la terre. Un fait intéressant
et inhabituel se manifeste chez beaucoup d'espèces d'insectes : les mouches,
les abeilles et d'autres insectes possèdent un rabat adhésif (arolium)
entre deux griffes de leurs pattes. Ce rabat adhésif peut être déployé ou
contracté à tout moment lorsque l'insecte est au sol. Lorsque l'arolium est
en contraction, l'insecte rampant sur ses griffes est ainsi isolé électriquement
de l'environnement et est capable de recevoir une charge statique. Si d'autre
part le rabat adhésif déployé touche la surface de parcours, l'insecte se
met rapidement au potentiel de cette surface. Pour certaines parties de l'insecte,
ceci peut impliquer une décharge ou une modification de la charge, parfois
avec un changement de polarité. Charge
de base par électricité de contact
Pendant le contact de deux surfaces, jusqu'à une distance moléculaire
(10-10 m), la séparation des charges positives et négatives a lieu
par le transfert d'une certaine quantité d'énergie aux points de contact.
L'importance de la modification des charges dépend de trois variables physiques
du matériau selon les règles définies: l'énergie d'ionisation, le travail
de libération thermique des électrons et l'affinité des électrons. En cas
de séparation des surfaces, l'une par rapport à l'autre, la surcharge locale
est maintenue pendant un temps plus long si la résistance de la surface est
inférieure à 1010 W. Lors
de la friction, de plus grandes parties de la surface sont amenées en contact
étroit malgré leur inévitable rugosité mécanique et des charges plus élevées
s'élaborent. L'électricité obtenue par friction est l'une des plus anciennes
observations de l'humanité et a donné son nom à l'ensemble du phénomène (en
grec, Elektron signifie l'ambre). C'est pourquoi il est surprenant que l'électricité
animale dans le milieu naturel ait à peine retenu l'attention jusqu'ici.
Dans
tous ces cas, les porteurs de charges et particulièrement ceux des parties
diffuses de la double couche sont décalés et le plan limite présente continuellement
des charges non saturées. Un potentiel électrocinétique calculable avec un
effet élevé de générateur apparaît. Un équilibre est atteint si le courant
électrique de retour compense exactement le courant de conversion entre les
nuages de charges isolées dans l'espace. La conséquence des états élevés de
résistance en ce qui concerne l'air d'une part et la surface de l'insecte
ou des plumes de l'oiseau d'autre part aboutit à ce que les processus de relaxation
aient une inertie extrême et de ce fait, le niveau de champs de forces devient
très élevé (l'exemple d'un pigeon mesuré dans un tunnel aérodynamique avec
de l'air ionisé a indiqué E > 1000 V/m). Charge
et décharge grâce aux composantes électriques atmosphériques
Etant
donné que ces valeurs servent probablement de signaux pour les animaux, il
en découle un bref contrôle des paramètres impliqués. Animaux en vol
Les oiseaux construisent habituellement leur
nid dans les creux des arbres ou sur une branche sous un dôme de feuillage.
Dans les deux cas les nids sont galvaniquement connectés à la terre grâce
à la conductivité électrique de l'arbre et ils sont presqu'entièrement
protégés par l'écran de verdure contre les champs électrostatiques atmosphériques.
La résistivité spécifique moyenne de l'atmosphère est 1015
W/cm et est ainsi opposée à celle
des plantes ou à celle d'un sol relativement sec avec des valeurs approximatives
de 105 W/cm. C'est pourquoi
les plantes, comparativement avec la haute atmosphère fortement isolante,
agissent comme des conducteurs par lesquels le champ électrique atmosphérique
sera continuellement déchargé.
Un capteur de signaux fixé sur un avion enregistre le vol d'un animal comme un champ électrique alternatif dont la fréquence coïncide avec celle des battements d'ailes. L'intensité du champ diminue vers l'extérieur en proportion inverse du carré de la distance du bord d'attaque de l'aile (fig. 15). Le corps d'un animal exposé au champ électrique sur le sol sera influencé comme décit ci-dessus dans le cas des animaux en vol. Si l'influence provient de charges positives, les charges négatives de l'animal seront liées. Les contre-charges positives qui auparavant étaient couplées avec les charges négatives et rendaient ainsi le corps neutre, sont donc libres. Pendant un certain laps de temps, elles peuvent être compensées par des électrons du sol via les membres. Pendant ce temps les ions positifs correspondant au gradient de potentiel fluent continuellement vers l'animal sous forme d'un courant conduction. Ces courants sont inférieurs aux courants physiologiques à raison de plusieurs puissances de dix et de ce fait semblent être biologiquement inactifs. Cependant, la plupart des insectes ont des antennes innervées qui sont en saillie au dessus de la surface du corps. Il est possible que des intensités de telles puissances se développent aux pointes de ces antennes. Ces intensités sont dépeintes visuellement comme un faisceau intense des lignes de champ. L'accélération rapide des ions qui s'ensuit va engendrer des pics de courants en ces points. Une valeur totale de courant de 10-8 Ampères mesurée dans un champ de condensateur de 5000 V/m (fig.4) conduit à s'attendre à des intensités de courant donnant lieu à une excitation physiologique. A l'aide d'aérosols chargés de CsCl (chlorure de caesium) et finement vaporisés, il a été possible de démontrer à l'aide d'un microspectroscope à rayons, X que des processus semblables se produisent sur des micropointes en saillie du corps de l'insecte. Si l'influx des nouvelles charges de l'air vers la surface du corps est plus rapide que la neutralisation des contre-charges, via le sol, alors, le corps ou des parties du corps prendront des charges jusqu'à ce que le gradient de potentiel par rapport à l'environnement atteigne zéro. Le temps mis pour qu'une compensation complète de potentiel ait lieu est en corrélation avec les constantes de l'atmosphère au cours du temps, au niveau du sol et également avec la zone superficielle impliquée de l'animal (souris : t >30). Si, par exemple, un lapin se glisse sous le sol dans son terrier alors qu'il est chargé de cette manière, il devient ainsi "blindé" contre le champ électrique atmosphérique extérieur qui avait auparavant agi comme facteur neutralisant. La fourrure de l'animal chargée du flux d'ions engendre maintenant son propre champ électrique.
Fig.4 : Relations diélectriques chez des insectes dans le champ du condensateur naturel. Les parties exposées du corps (antennes, bouts des ailes, micro-saillies) provoquent une concentration de lignes de champs et une conduction de pics de courant. Les zones du corps ayant une résistance ohmique relativement basse par rapport à la terre (membranes) ont des effets similaires. Des densités de courant physiologiquement actives peuvent se produire dans les organes de perception situés dans ces zones. Des poils sensitifs peuvent être stimulés mécaniquement dans des régions contiguës à des structures à haute résistance ohmique (sclérites), à cause des augmentations d'intensités de champ (voir aussi la fig. 22). Le dessin des lignes de champ a été tracé à partir d'un insecte qui a été placé comme électrode négative dans un conteneur rempli de tétrachlorure de carbone dans lequel de fins filaments d'acétate étaient suspendus. Lorsque la tension (voltage) a été appliqué, les filaments se sont organisés le long des lignes de champ. (R = résistance de mesure). Ceci a deux conséquences distinctes. Tout d'abord, un courant de déplacement s'écoule à travers le corps avec une intensité qui est probablement trop faible pour avoir une quelconque signification physiologique. Deuxièmement, une intensité de courant extrêmement forte peut se développer à une distance très proche entre le système d'électrolytes du corps (par exemple celui de la surface nasale qui, lorsque la mise à la terre a lieu via les pattes, a virtuellement le potentiel zéro) et les poils de la fourrure. L'intensité du champ est une fonction où prédomine l'humidité atmosphérique relative. Des observations réalisées sur une surface plane de 1 dm² avec une tension (voltage) d'environ 500 Volts entre le système d'électrolytes et la structure de la fourrure montre que des forces de l'ordre de grandeur du kilopoids peuvent être engendrées dans un espace extrêmement restreint. Des poils des sinus et des vibrisses (moustaches) peuvent être stimulés mécaniquement dans ce champ de forces. Cependant, les terriers de la plupart des animaux sont si étroits que la plus importante quantité des charges accrochées à la fourrure est presqu'entièrement neutralisée par l'inévitable contact avec la terre. Une attention particulière doit
être accordée aux insectes. La surface du corps de presque tous
les insectes n'est pas seulement composée de sclérites à
haute résistance qui accumulent les charges comme décrit ci-avant,
mais aussi de structures membranaires à relativement faible résistance
électrique qui peuvent être mises à la terre via le système
d'électrolytes (hémolymphe) et des membres (sécrétions
adhésives). C'est pourquoi on peut s'attendre à trouver des
forces dans l'espace situé entre les sclérites et les membranes,
capables de stimuler les poils sensitifs mécaniquement hautement sensibles. Piézo-électricité, pyro-électricité et phénomènes d'électret L'électricité peut être non seulement engendrée par induction électrostatique, par polarisation et par ce que l'on appelle des processus de friction ou de contact, mais aussi par d'autres mécanismes importants chez l'animal comme l'effet piézo-électrique et l'effet pyro-électrique. La répétitivité de résultats expérimentaux obtenus est si importante qu'elle permet d'attribuer une signification clé à ces effets. Dans beaucoup de tissus d'organes des téguments des vertébrés et des arthropodes, comme les structures de kératine, de collagène, de cellulose et de chitine, des charges négatives sont accumulées lorsque les tissus se tordent ou sont sujets à une pression ou sont étirés dans une direction particulière. L'extrémité de la surface de l'échantillon présente alors des charges positives [3, 4, 8, 9, 13, 18]
Fig.5 : Image d'une émission photo-électronique de la structure
de tissu d'une coupe transversale de cuticule. Les électrons sont également
émis par la cuticule de l'insecte dans la lumière solaire. Ce processus
modifie le potentiel superficiel du corps. Stimulant : lumière polychromatique
HBO 100; grossissement 1250 x. Les
valeurs de test correspondent aux excès spécifiques de charges. Cette
forme de production de charge électrique est également particulièrement
évidente en thermo-électricité, en photo-électricité et pour les récepteurs
mécaniques. En somme, il est probable que dans les différentes formes
de vie, un mécanisme pyro-électrique et un mécanisme piézo-électrique
soient impliqués dans la perception de la chaleur, de la lumière et des
vibrations [3]. L'interaction entre lumière et électricité
est variée dans la matière organique. Une conductivité électrique augmentée
est observée dans tous les tissus biologiques examinés jusqu'ici (insectes,
oiseaux, mammifères) lorsque des photons d'énergie suffisante sont absorbés
(effet photo-électrique interne). La description de l'effet photonique externe
semblerait mieux répondre au thème du présent document : un phénomène qui
a jusqu'ici fait l'objet d'études plus poussées pour les insectes. C'est pourquoi
nous donnerons ci-après une brève description qualitative de deux expériences
simples mais concluantes. Implication biologique des champs électriques Dans la solution de certains problèmes définis du domaine de la biologie, il s'est révélé judicieux d'explorer et de découvrir les mécanismes du système concerné par l'observation. Ceci a conduit dans la suite à la confirmation du principe selon lequel il existe une quantité de bioénergie qui peut être captée et utilisée de multiples manières par les animaux. Ainsi, si l'on explore l'implication d'une charge électrostatique de la surface du corps, un processus comprenant une variété de composantes physiques, deux effets connus depuis quelques temps déjà peuvent apparaître chez les oiseaux, les mammifères à fourrure et quelques insectes. Dans le cas des insectes
pollinisateurs, le rendement en pollen et la distribution de celui-ci sont
augmentés par les forces d'attraction entre la surface du corps chargée
positivement et le pollen généralement chargé négativement.
La régulation thermique chez les oiseaux et les mammifères est
rendue indirectement optimale par les forces électrostatiques. Ceci
se produit grâce aux plumes du duvet qui sont individuellement chargées
négativement parce qu'elles frottent contre le plumage extérieur
de couverture. Etant ainsi de même polarité, elles se repoussent
mutuellement. Elles remplissent ainsi si complètement la couche que
la convection de l'air est virtuellement mise à l'arrêt et la
chaleur du corps est maintenue. Cet effet est renforcé par le fait
que les plumes externes chargées du signe opposé (c'est-à-dire
positivement) sont attirées contre la couche interne diffuse en raison
des lois de l'électrostatique. Nous sommes donc capables de trouver
plusieurs effets biologiques utiles comprenant quelques cas qui n'échappent
pas jusqu'ici à cette hypothèse. Dans un laboratoire, les oscillations
électromagnétiques ne peuvent être appliquées qu'au
dessus d'une plage relativement basse de longueurs d'ondes. En effet, les
expériences réalisées avec des oscillations à
très grandes longueurs d'ondes, donc à très basses fréquences
(de 3 Hz à 30 kHz) ne peuvent être prises en considération
pour démontrer l'influence d'un champ électromagnétique.
Dans cette plage de fréquences, les effets sont produits, soit par
les champs magnétiques alternatifs émis par une bobine, soit
par les champs électriques alternatifs engendrés entre deux
plaques de métal. Dans le cas du champ d'un condensateur, il est nécessaire
de vérifier dans chaque cas, si la charge capacitive dans les fils
d'alimentation électrique n'a pas été la cause du passage
d'un courant, lequel pourrait avoir produit des composantes de champs magnétiques
ayant une action biologique additionnelle. A l'air libre, d'autre part, il
existe un risque de confusion entre les oscillations électromagnétiques
de la plage des basses fréquences découvertes, car leur présence
peut être en corrélation avec des valeurs produites par des phénomènes
météorologiques. L'activité motrice de souris blanches
est rapidement augmentée lors de l'exposition à un puissant champ électrique
alternatif 50 Hz (5 kV/m). Les animaux s'adaptent individuellement à ce
stimulus de manière différente, après des périodes s'étendant de quelques
heures à plusieurs jours. Des animaux de race génétiquement identique,
accoutumés aux conditions de laboratoire, ont montré des variations analogues
au niveau sanguin, c'est-à-dire une augmentation du taux de gamma-globulines
et une diminution des leucocytes suite à une exposition à un champ électrique
(40 kHz; 10 V/m) comparativement à des souris protégées par écrans. Les
modifications des figures sanguines dépendent de la durée de l'expérimentation.
Des animaux examinés après 7 et 14 jours d'expérimentation ne différaient
pas des sujets témoins (Fig.6)[2].
Ces recherches et les résultats de l'évaluation du taux de corticostérone
du cortex surrénal de ces mêmes animaux [20]
indiquent que le champ électrique alternatif est un stimulus de stress.
Ce phénomène peut être plus clairement perçu chez des insectes vivant
en colonies. L'effet des champs électriques 50 Hz sur le comportement
des colonies d'abeilles a été exploré dans des séries d'expérimentations
en laboratoire [39-40]
et corroboré par un film. Les abeilles deviennent très agitées à approximativement
11.000 Volts/m et la température de la ruche s'élève fortement. La défense
du territoire s'intensifie à tel point que des abeilles de la même colonie
s'attaquent entre elles. Après quelques jours sous l'influence du champ
électrique, les abeilles extraient le couvain des alvéoles et n'en replacent
pas de nouveau. De plus, le miel et le pollen sont consommés et plus aucune
récolte n'a lieu. Les abeilles qui avaient été placées dans la ruche peu
de temps avant le début de l'expérience ont régulièrement quitté la ruche
pendant la période d'application des champs électriques.
Fig.6 : Enregistrement de la séparation par électrophorèse des protéines
du sérum de souris après différentes durées d'exposition à un puissant
champ électrique, comparativement au sérum de souris protégées par une
cage de Faraday: b)
champ continu 5 kV/m
D'autre part, les abeilles qui étaient déjà
bien accoutumées à leur ruche avant l'expérience ont commencé à sceller
toutes les crevasses et les trous, y compris le trou de vol, avec de la
propolis. Le manque d'oxygène a conduit à une ventilation accrue, causant
une élévation aiguë de la température et la mort éventuelle de la colonie
[45]. Etant
donné que les abeilles d'une même colonie, soumises à un champ électrique
alternatif ne sont plus aptes à se reconnaître entre elles, il est possible
que leurs propres canaux d'informations soient endommagés. Cette supposition
est corroborée par le fait que les abeilles sont particulièrement agressives
lors d'augmentations d'activités atmosphériques dans la plage de 10-20
kHz [37].
Ces jours là, le taux de retour des abeilles à la ruche est très fortement
réduit, même lorsque le temps est complètement calme [5]. Variations
météorologiques Quelques insectes et spécialement les abeilles sont réputées pour être sensibles aux changements météorologiques. Les changements de temps et les passages nuageux sont très étroitement en corrélation avec les variations de potentiels du champ électrostatique naturel. Ces variations de potentiels sont la cause de modifications de potentiels locaux à la fois sur les animaux à titre individuel et sur l'ensemble de colonies d'abeilles [14, 37]. Etant donné que les insectes sont capables de capter les différences de potentiels dans l'environnement naturel [12, 25, 29, 33, 35], il est hautement probable que l'information concernant la dynamique d'évolution météorologique soit perçue de cette manière (fig 7 et fig.8). Les niveaux prédominants d'humidité et de température de l'atmosphère environnante peuvent également être perçus simplement par l'insecte parce que la valeur du courant électrique de compensation entre des zones de différentes intensités de charge sur la cuticule est modulée de manière décisive par l'ensemble de ces paramètres physiques.
Fig.
7 : Battements d'ailes anormaux parmi un groupe d'abeilles dans une cage
de Faraday (pics d'enregistrement étirés). Le battement d'ailes est associé
à une auto-électrification et cesse aussitôt que la cage de Faraday est
alimentées avec des ions atmosphériques (flèche). Des ions atmosphériques
monopolaires induisent une charge électrostatique. L'activité motrice
augmente dans l'atmosphère chargée d'ions (pics d'enregistrement courts
et serrés). [1,
36].
Fig. 8 : Potentiel de charge (P de la courbe inférieure) d'insectes en vol et d'oiseaux durant des variations météorologiques. La charge d'une colonie d'abeilles se modifie également dans le même laps de temps. Les références de tempsLes rythmes circadiens d'activité des colonies d'abeilles ont quelques particularités surprenantes. Même dans des conditions de total isolement (blindage électrique), c'est-à-dire dans des conditions constantes, des cycles de fluctuations uniformes apparaissent dans plusieurs groupes non isolés, aussi bien que chez les groupes sous isolement [36]. L'influence aussi bien de fortes concentrations d'ions atmosphériques monopolaires (fig. 9) et de champs électriques alternatifs de faible intensité (1 V/m, 180 Hz) provoquent également un décalage dans le temps des rythmes. Ces décalages se produisent sur une période de trois jours comparativement à un groupe témoin non soumis au test. Il est donc possible que certains champs électriques fonctionnent comme référence de temps pour les insectes. Il est absolument essentiel pour les abeilles d'avoir une charge électrostatique individuelle. Des groupes d'abeilles maintenues dans des cages métalliques reliées à la terre et soumises à une humidité atmosphérique relativement élevée vont perdre cette charge. Ces groupes présentent alors non seulement une diminution de l'activité motrice, mais aussi une activité accrue anormale, concertée de ventilation. En battant des ailes, les abeilles essaient continuellement de se charger par le frottement avec l'air. Lorsqu'elles subissent une atmosphère à forte concentration en ions unipolaires, qui finalement conduit à la charge individuelle des abeilles, les battements d'ailes cessent immédiatement et l'activité motrice augmente (voir fig.7) [1, 36]. La même réaction est enregistrée lorsque les abeilles sont maintenues dans des cages isolées de PVC au lieu de cages métalliques reliées à la terre.Les oiseaux peuvent également être observés en train de frotter intensivement leur bec contre leurs plumes après un bain. Etant donné que le bain implique une décharge extensive, la fonction de frottement n'est pas seulement destinée à lisser les plumes, mais aussi à rétablir une charge électrostatique. Tout corps chargé électrostatiquement produit un champ électrique alternatif lorsqu'il se meut par rapport à un point fixe. Si ce champ alternatif possède une fréquence stable pendant une longue période de temps, alors la possibilité d'un transfert d'informations vers d'autres individus via un code électrique ne peut être écartée. Ceci s'applique non seulement aux vols d'insectes et d'oiseaux, mais aussi aux battements de queue et d'ailes dans les communautés d'insectes ainsi qu'aux mouvements Fig.9 : Rythme circadien d'activité d'un groupe d'abeilles durant des périodes
de 5 jours sous des conditions appelées "constantes".
Fig.
10 : Oscillogramme du champ électrique alternatif produit par les battements
d'ailes rythmés de parties
du corps de l'animal comme par exemple dans toutes les formes de danse
et de contacts mutuels d'antennes en vibration (fig.
10 et fig.
11). Il est physiquement parlant, inévitable que l'influence
ou l'induction prennent place entre individus proches. Il n'est pas difficile
de prouver que ces champs sont réellement assimilés et traités comme des
signaux. Eskov et al. [15,
16] ont été les premiers à découvrir des réactions typiques
de réponse à des signaux de simulation de danse chez les abeilles. Jusqu'ici,
nous n'avons été capables de reproduire que quelques uns de ces résultats.
Un message spécial semble être contenu dans la modulation de fréquence
entre 180 Hz et 250 Hz. Des abeilles solitaires affamées répondent de
manière répétitive à ce signal en élevant leurs antennes, mais seulement
lorsque l'intensité de champ demeure en dessous de 1 V/cm. Les abeilles
approchant de leur ruche modifient le potentiel total de la ruche, de
manière caractéristique et absorbent par contrôle en retour (feed back),
une partie du potentiel d'un "nuage de charge" devant l'entrée
de la ruche (fig.
12) [37].
Fig.
11 : Si ces abeilles sont
chargées de manière "non physiologique" à la fois quant à la
polarité et quant à la valeur de la charge (par exemple en ayant reçu
de l'eau sucrée chargée) avant leur retour à la ruche, elle vont être
l'objet d'une grande attention de la part du reste de la colonie, à la
fois avant et après leur arrivée sur la planche de vol.
Fig.
12 : Relations de potentiel au niveau de la ruche Volées d'oiseaux"Comment une volée
d'oiseaux est maintenue ensemble" est depuis longtemps un sujet de
discussions (la même question s'applique aux essaims d'abeilles et aux
bancs de poissons). On a observé en particulier que de très grandes volées
d'étourneaux s'étendant jusqu'au delà de 500 m² sont capables d'accomplir
des manœuvres très compliquées en moins de 5 millisecondes. La question
est: "Comment ces oiseaux peuvent-ils percevoir et exécuter le signal
endéans une fraction de seconde, et ce à quelqu'endroit qu'ils occupent
dans la volée?"
que l'amplitude
maximale de battement des oscillations est toujours plus élevée que les
amplitudes des battements d'ailes individuels. Les valeurs mesurées varient
en fonction des conditions météorologiques et des relations géométriques
(fig. 14
et fig. 15).
Les données obtenues jusqu'ici indiquent que des volées de petits oiseaux
volant à une altitude d'environ 40 m ont un voltage de plus de 6000 Volts.
Jusqu'ici, on ne peut que spéculer sur la nature des signaux codés utilisés
dans les manœuvres des virages, en postulant que la fréquence réelle de
battement et la valeur de l'amplitude de battement sont fixées pour chaque
oiseau individuellement. Si cette valeur décroît, elle serait immédiatement
corrigée par un changement adéquat de direction de vol.
Fig. 14 : Elaboration du champ alternatif
d'un battements d'ailes à partir des rapports de distance entre le tracé
vertical dans l'espace du battement d'ailes et un récepteur de signaux.
Au dessus, l'oscillogramme du champ alternatif du battement d'ailes enregistré
dans un tunnel aérodynamique à l'aide d'une sonde de potentiel située
au point A. Les tracés des courbes sont bien parallèles. Etant donné que la majorité des fréquences de battements d'ailes ont approximativement la même valeur, la volée apparaît comme un tout en un champ électrique cohérent dans l'espace. Quelques
petits oiseaux volent en poussées d'impulsions entre lesquelles, le champ
alternatif individuel est zéro. Cette période pourrait être utilisée pour
obtenir un contrôle non perturbé du champ électrique de l'oiseau voisin.
Relations
entre les forces électrostatiques en vol en formation
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direction définies. L'hypothèse consiste à dire que la grandeur et la direction de telles forces sont perceptibles et peuvent être impliquées dans des processus neurophysiologiques. Les oiseaux volent en ligne droite lorsque la direction de la somme des champs électriques correspond à la direction de la connexion à l'oiseau volant en tête (fig. 16). La ligne de connexion entre les têtes peut être localisée visuellement à la lumière du jour ou par des cris la nuit. L'identification de la direction et de la grandeur de la somme des vecteurs de champ électrique peut être possible via des récepteurs très sensibles sur le cou.
L'exigence de congruence de la direction du champ avec la ligne de tête à tête signifie que pour chaque oiseau volant en formation, une position spécifiée peut être formulée mathématiquement.
Les coordonnées
des centres des oiseaux, ainsi que la longueur de corps et l'envergure
des ailes sont spécifiées et les positions dans la formation sont calculées
par computer.
Selon Poncy [32],
l'angle du V de la formation en vol est inversement proportionnel au rapport
entre l'envergure des ailes et la longueur du cou. Donc, la géométrie
de la formation est spécifique à chaque espèce. Les oiseaux possédant
un cou court comme les mouettes rieuses (Laris ridibundus) et les pluviers
dorés (Pluvialis apricaria) volent en formation V à angle applati alors
que les formations d'oiseaux à cou long (par exemple les grues (Grus grus)
et les oies (anseridae) volent en formation V à angle aigu.
Les observations de Poncy sont en accord avec les résultats
des calculs faits selon l'hypothèse décrite ci-avant. La figure
18 montre que le rapport entre l'envergure des ailes et la
longueur du corps détermine de manière fondamentale la géométrie de la
formation.
Une autre application de l'hypothèse montre que plus la distance
latérale est grande, plus l'oiseau doit voler loin derrière (fig.
19). La figure montre l'optimisation successive de la position
x-y d'un oiseau volant derrière.
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Vérification de l'hypothèse sur base de documents photographiques de formations de vol
Des
photos de volées d'oiseaux ont été disposées sur un système de coordonnées
x-y. La localisation et l'envergure maximale des ailes des oiseaux ont été
déterminées. On a présumé que les oiseaux volaient au même niveau d'altitude.
La longueur et la direction du vecteur total (sv) ainsi que la position de
la ligne tête- tête (kk) ont été calculées pour la formation entière selon
l'hypothèse avancée. Les résultats d obtenus pour 4 formations (sur un total
de 22 observées) sont présentés sur la figure 20 a-d.
Les résultats de toutes les formations étudiées ont vérifié
l'hypothèse. L'écart moyen des positions des oiseaux par rapport à la
position idéale, selon l'hypothèse était 5,8° d'angle. Les oiseaux volant
à l'extérieur de la stricte ligne de formation étaient en dehors de la
tendance générale des calculs avec un écart de 50-70 % de la position
idéale (fig. 20
a-d).
A
partir d'un point de vue physique, les animaux en vol représentent une
charge en mouvement, c'est-à-dire un courant électrique (courant de convection).
Pour autant qu'ils ne volent pas parallèlement aux lignes de champ magnétique
terrestre, ils sont sujets à une force qui est, parmi d'autres, proportionnelle
à la vitesse de vol (force de Lorentz). Cette force donne lieu à son tour
à un potentiel électrique (effet Hall). En même temps un champ magnétique
additionnel est produit autour des animaux en vol. Toutes ces grandeurs
physiques, qui sont indubitablement présentes, sont en si minime proportion
que leur perception devrait sembler improbable. D'autre part, les biologistes
sont répétitivement surpris des possibilités qui existent dans le monde
animal. Des informations dont l'intensité de puissance approche le niveau
du bruit de fond thermique, voire est noyée dedans peuvent néanmoins être
toujours perçues par divers groupes d'animaux. C'est pourquoi, si les
charges électrostatiques des animaux en vol interviennent dans une interaction
complexe avec le champ magnétique terrestre, et si les nuances résultantes
sont utilisables par l'animal, l'orientation du champ magnétique des oiseaux
et des insectes pourrait être expliquée rationnellement. Une perception
magnétique spéciale serait donc de ce fait non nécessaire.
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Il est bien connu que les pigeons rentrant au pigeonnier ainsi que d'autres oiseaux entament un vol en spirale avant de prendre une direction particulière. Un tel comportement serait significatif si les animaux étaient capables de contrôler les relations de forces
a) qui
son produites à chaque angle de position entre le corps propre de l'individu
en mouvement et le champ magnétique,
b) qui se modifient avec la vitesse angulaire ou le rayon
du cercle parcouru,
c) qui change avec l'altitude, selon le tracé des lignes de
potentiel et la charge électrostatique du corps.
Moins hypothétique est une faculté de navigation détectée chez les sauterelles,
laquelle est basée sur la valeur de charge [36].
Si, durant un vol défini, non entravé, dans le courant laminaire d'un
tunnel aérodynamique, une sauterelle est entourée d'une atmosphère d'ions
négatifs (à des concentrations qui peuvent également se retrouver dans
la nature en certaines circonstances : 1,2.104 ions/cm³), elle
va réagir immédiatement par une diminution de la prise de nourriture (la
perte moyenne de puissance dépendant de l'âge: 300 mp ± 50
mp) et une augmentation concurrente de la force ascensionnelle (fig.
21). Le valeur de seuil de concentration est d'environ 1.103
petits ions négatifs. La raison de la modification de la force nourriture/ascension
est une modification de la fréquence des battements d'ailes qui correspond
à un effet "on-off" (effet ouvert-fermé comme celui d'un interrupteur).
Après une addition d'ions négatifs, la fréquence se réduit à 3 battements
par seconde. En même temps, une phase de neutralisation entre les ailes
avant et les ailes arrière augmente. Elle est probablement contrôlée par
le système nerveux central et peut être suivie au moyen d'un cinématographe
à haute fréquence et d'un stroboscope.
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Fig. 20 a-b (voir légende globale sous fig 20 c-d)
Fig. 20 a-d: Etude de formations d'oiseaux
en vol en vue de vérifier l'hypothèse. La longueur du corps et l'envergure
des ailes (entre parenthèses) respectivement pour a, b, c, d: 1,3 (2,9);
1,8 (3,6); 1,4 (2,6). Db
(triangles), angle entre le vecteur résultant et la ligne tête-tête (w(sv)
– w(kk)) P% (carrés), Db comme pourcentage de l'angle inclus (voir fig. 16c).
Pour chaque formation, les groupes de données supérieures et inférieures
se réfèrent respectivement à des oiseaux volant à gauche et à droite de
l'oiseau de tête [43].
Une augmentation
de la concentration de la charge spatiale dans l'environnement de l'animal
en vol représente en fait une modification de sa charge statique. Comme
cela a été démontré lors d'expériences, cette modification est en corrélation
avec l'altitude du vol.
On pourrait conclure à partir de ce résultat, que les sauterelles
qui entreprennent elles aussi des migrations en groupes, sont capables
de naviguer en fonction des densités en ions. La densité en ions est à
son tour en étroite corrélation avec le niveau de potentiel du champ électrique
naturel. Des déductions similaires devraient également être appliquées
aux migrations d'oiseaux. Si ces oiseaux sont capables de percevoir indirectement
des niveaux de charge statique, il est aussi possible que leur navigation
soit basée sur ces valeurs.
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Plus petit
est l'insecte, plus la modification de la force ascensionnelle est perceptible
dans le champ électrique atmosphérique vertical, tout simplement à cause des
composantes des forces de Coulomb. Selon la direction du champ, l'animal en
vol sera soit poussé passivement vers le haut ou vers le bas. Cet effet est
maximal parmi les plus petites espèces d'insectes. Dans le champ d'un condensateur
de moins 5000 V/m, les animaux, se comportant comme un diélectrique, peuvent
être graduellement "aspirés vers l'extérieur". Dans le cas d'insectes
très velus comme les bourdons terrestres (Bombus terrestris), avec
une tension (voltage) électrostatique totale d'environ 100 Volts (40 % d'humidité
relative), une composante de force d'environ 2 % de la masse du corps est
engendrée dans un même champ.
Les vols d'hirondelles en altitudes élevées ou basses dépendent
des conditions météorologiques. Ceci est fonction de leurs proies, les insectes,
lesquels volent à différentes hauteurs au cours des jours. Ceci pourrait s'expliquer
de manière rationnelle par les variations des forces ascensionnelles mises
en évidence lors des essais en laboratoire. Ces forces ascensionnelles sont
déterminées par les charges électriques individuelles de chaque insecte et
par les valeurs de champ électrique atmosphérique dépendant des conditions
météorologiques.
Il y a encore un autre phénomène physique dans lequel des
informations peuvent être dissimulées. Des abeilles volant par beau temps
non perturbé, par exemple, sont chargées jusqu'à une certaine valeur durant
leur vol, depuis la ruche jusqu'à la source de nourriture. Cette valeur
atteint un état d'équilibre dépendant d'une durée définie. Lorsque l'abeille
atterrit sur une fleur, la plupart des charges accumulées seront drainées
de son corps (voir aussi fig.
3 et fig.12b).
Une nouvelle charge de même grandeur pourrait être accumulée durant le
vol de retour vers la ruche. Si les abeilles sont capables de percevoir
un schéma spatio-temporel des charges électriques, ceci semblerait être
une possibilité de transmission d'informations concernant les distances.
En supposant que la charge est d'une importance fondamentale
pour les oiseaux et les insectes lors de leur navigation et dans leur
orientation, la décharge devrait être associée avec la perte d'orientation
et la "nervosité". Des calculs et des expérimentations impliquant
la charge d'insectes au moyen de facteurs électriques atmosphériques naturels
montrent que les animaux sont déchargés, soit dans l'air, soit au sol,
bien avant qu'un orage éclate. Les abeilles présentent à l'évidence une
irritabilité accrue durant cette période. Ceci indique une connexion possible
entre la décharge électrostatique, la perte d'orientation et l'irritabilité
[37].
Mécanismes de perception des champs électriques à extrêmement basses fréquences (de 1 Hz à 3 kHz) et à très basses fréquences (de 3 kHz à 30 kHz).
En
considérant l'influence des champs électriques sur l'homme et sur les différentes
espèces animales, il y a plusieurs mécanismes indépendants qui peuvent avoir
des effets physiologiques primaires:
a) les courants de déplacement;
b) la diathermie;
c) l'électrophorèse et l'électro-osmose;
d) l'accumulation de charges locales causées par la résistivité
(conductivité) et l'effet semi-conducteur des tissus;
e) les microvibrations, les piézo-résonances, le contrôle des
mécano-récepteurs;
f) les effets Josephson sur les membranes, les principes de cohérence
avec la résonance dans les plages de dispersion alpha, les lasers à semi-conducteurs.
Si l'on considère la fréquence et l'amplitude de l'intensité du champ impliqué, certains postes de la liste qui précède sont prédominants. Il faut avoir présent à l'esprit qu'une plus forte intensité de champ n'aura pas automatiquement une influence plus puissante. Au contraire, des expérimentations déjà réalisées, montrent que l'énergie est transférée sélectivement par différents canaux selon la fréquence et l'amplitude et que chaque canal répond à une largeur de bande particulière de fréquences. Plus faible est l'apport d'énergie, plus élevée est la probabilité d'existence d'une fonction d'information associée, plus la plage de champ doit être observée de manière spécifique et circonspecte. Les réactions aux champs extrêmement puissants et inhabituels sont comparables à l'effet d'un facteur de stress non spécifique. Lorsque ceci se produit, des courants de déplacement relativement puissants peuvent apparaître et être enregistrés dans l'organisme (souris: n = 10 kHz si E = 10 kV/m; I induite = 10-6 A). Il peut de ce fait naître des très fortes densités de courant dans certaines voies particulièrement conductrices. L'existence de processus d'électrophorèse ou d'électro-osmose ne peut être écartée dans ce cas. Les mêmes effets devraient être engendrées par une accumulation locale de charges.
Avec des intensités de champ électrique de 5 kV/m, il a été possible
grâce à un dispositif d'interférence laser et d'une photodiode, de détecter
in vitro les microvibrations d'une cuticule d'insecte et des vibrisses
(moustaches) d'une souris (fig. 22). Différentes parties de la cuticule
de l'insecte ont été équipées d'une petite bande de miroir de 2 mm d'épaisseur
pour réfléchir le rayon laser, tandis que les mouvements des vibrisses
de la souris ont été enregistrées comme des modifications de l'intensité
du rayon laser. Les oscillations mécaniques déclenchées dans le corps
de l'insecte étaient soit transmises à l'air environnant sous la forme
d'ondes sonores, soit transmises à de l'eau environnante et ainsi photographiées
(fig. 22b)
[41].
Lorsque le champ électrique atteint 10 kV/m, les ondes sonores peuvent
être facilement entendues grâce à un stéthoscope ou à un micro directionnel.
D'autres effets comme la piézo-électricité, l'électro-contraction et les
interactions entre le champ et les charges statiques rémanentes, peuvent
être impliqués dans les résultats ci-dessus.
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Fig. 22: Microvibrations sur la surface
du corps d'insectes et d'autres animaux dans un champ électrique.
a) Corps d'insecte: oscillogramme obtenu
à partir d'un dispositif à interférence laser.
b) Corps
d'insecte: photo d'ondes sonores mécaniques transmises à de l'eau. L'enregistrement
qualitatif lorsque E = 5 kV/m; l'amplitude de vibration dépend de la résonance
structurelle (ici, environ 100 Hz).
c) Vibration
d'une vibrisse de souris in vitro, dans un champ électrique de 30 kV/m
de fréquences variant dans le temps.
Une
question se pose quant à savoir si les animaux ont des aires localement
définies de téguments qui absorberaient des charges de manière prédominante
et qui, comme des paratonnerres et des émetteurs de feux Saint Elme auraient
un effet de pointe et ainsi des puissances de champ augmentées. Ces aires
et ces structures présenteraient alors des amplitudes de vibrations particulièrement
élevées en champs alternatifs ou bien rendraient possible une stimulation
mécanique adéquate même avec de faibles intensités de champ.
En vue d'approcher ce problème, un nuage d'aérosol de CsCl
(chlorure de caesium) en solution aqueuse a été pulvérisé à 50 cm devant
l'entrée d'une ruche. Les particules lourdes d'aérosol se sont déposées
relativement vite alors que les plus légères son soit restées en suspension,
soit ont été absorbées par les abeilles en vol, selon l'intensité de champ
électrique et la convection. Les zones d'absorption augmentée d'aérosol
pouvaient alors être mesurées par micro-analyse à diffraction de rayons
X (fig. 24).
La présence de caesium était particulièrement évidente dans les aires
à pilosité élevée. En vue d'obtenir des informations plus détaillées,
au sujet des micro-zones, une aile d'abeille a été utilisée comme modèle
de fonction dans l'expérience. La figure 23 montre la morphologie de l'aile.
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Fig. 23: Topographie d'une aile d'abeille. Les excroissances sont creuses (au dessus à gauche) et remplies d'électrolyte. In effet électrique de pointe peut être atteint sur l'excroissance sous l'influence d'un rayonnement électromagnétique (en dessous à droite). Modèle fonctionnel de l'effet de succion de pointes chargées sur les charges de l'espace environnant.
Les
excroissances épineuses sont régulièrement espacées sur une surface lisse.
Ces excroissances sont creuses et remplies d'un électrolyte (voir
figure 23). Sous l'influence d'un champ électromagnétique,
un effet de pointe a été observé sur les excroissances lorsqu'elles sont
statistiquement chargées (section agrandie en dessous à droite). Cependant,
les conditions étaient non physiologiques. L'aile a ensuite été coupée
à la base et de petits fils ont été fixés aux sections des veines au moyen
d'une laque conductrice au graphite. Ceci a permis d'amener le système
d'électrolyte, et de là, les pointes des ailes à des niveaux différents
de potentiels et de polarité en les comparant à la terre. L'effet de pointe
a été testé en amenant le modèle d'aile en contact avec un aérosol de
chlorure de caesium qui était soit neutre, soit chargé à un potentiel
de 20 kV, positif ou négatif.
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Fig. 24: Démonstration de l'adhérence de charge sur la couche externe du corps
d'une abeille et de l'aptitude qu'ont les parties exposées du corps à
accumuler les charges lorsqu'elles sont mises en contact avec un aérosol
de charge opposée.
a)
image en microspectroscopie électronique de poils thoraciques;
b)
image en microspectroscopie électronique d'une section d'aile. Aile électriquement
neutre pendant l'expérience;
c)
image de dispersion d'une section d'aile. Le système d'électrolyte de
l'aile sur potentiel durant l'expérience.
d)-
f) images correspondantes de la distribution de l'élément au moyen de
spectroscopie du Cs aux rayons X.
e)
distribution du Cs sans différentiation;
f)
distribution prépondérante du Cs sur les pointes avec la canalisation
d'électrolyte.
La
preuve précise a été obtenue par tracé de la distribution des forces de
Coulomb au moyen d'un microspectroscope. Les résultats ont montré une
stimulation mécanique de ces structures dans le champ électrique alternatif
et ont ainsi révélé une forme de sélectivité attribuable à un phénomène
de résonance. Ceci implique que l'assimilation des champs électriques
est finalement réduite à l'assimilation d'une énergie mécanique. D'autre
part, nous savons que les animaux placés dans des conditions normales,
réagissent à ces faibles énergies électriques et magnétiques de manière
telle qu'une transduction en énergie mécanique physiologique semblerait
devoir être écartée. Des mécanismes d'amplification sont nécessaires ici,
avec des détecteurs de mécanismes capables d'avancer de pair avec les
découvertes de la physique contemporaine.
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Cette
contribution concerne seulement la transmission d'informations grâce à
des champs électriques statiques et alternatifs à basse fréquence. Nous
travaillons parallèlement sur la distribution de l'information au moyen
de champs magnétiques et d'oscillations électromagnétiques. Une présentation
des relations connues aujourd'hui requièrent un article séparé. Les mécanismes
organiques concernant ce type de transmission d'énergie doivent également
être présents chez l'animal et il est possible qu'on y découvre une fonction
d'amplification ou la focalisation sur une largeur de bande particulière
des signaux électromagnétiques. Les antennes d'une guêpe fournissent une
bonne illustration (fig.
25). Le segment montre une coupe de la paroi de l'antenne dans
la forme de l'image d'une transmission électronique.
On peut apercevoir le milieu stratifié coaxialement et non homogène,
qui représente pour les ondes électromagnétiques tombant longitudinalement
une lentille cylindrique - peut-être à double foyer -. Une condition préalable
est que l'épaisseur des couches concentriques doit être faible, mais la dimension
externe plus grande, comparativement à la longueur d'onde. Un hypothétique
détecteur de micro-ondes placé à l'extrémité ou à l'extérieur de la lentille-antenne
pourrait ainsi capter une plus forte intensité que celle des ondes reçues.
L'intensité est alors une fonction de l'angle d'azimut à l'endroit du récepteur.
Les investigations détaillées concernant la transmission d'informations grâce
à des champs électriques et magnétiques et grâce à des oscillations électromagnétiques
ont jusqu'ici été négligées. Plusieurs parmi nos raisonnements bien qu'hypothétiques
à l'origine se sont révélés valides lorsqu'ils ont été confrontés aux expérimentations.
Le principe d'exploitation des formes présentes d'énergie pour la communication
et l'orientation existe donc bien dans les organismes vivants, non seulement
dans l'eau, mais aussi sur terre, grâce à la mise à profit des structures
du corps et des matériaux.
(1)
Note du traducteur: Un vieux dicton nous dit "Lorsque
le chat en faisant sa toilette, dépasse l'oreille avec la patte, c'est qu'il
va pleuvoir". L'accroissement de l'humidité ambiante précédant la pluie
n'incite t-elle pas le chat à rétablir avec des composants de sa salive, les
potentiels de certains poils sensitifs situés autour et dans l'oreille?
(2)
Un électret est un corps électrisé de manière permanente,
dont les molécules ont pris une orientation donnés sous l'effet d'un champ
électrique temporaire (certains micrphones fonctionnent selon ce principe).
[1]
Altmann G., Warnke U. : "Einfluss unipolar geladener Luftionen
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