Une étude australienne cancérigène Imprimer
Écrit par Eric   
Mercredi, 11 Mai 2016 23:48

(12/5/16) "Cancer du cerveau : les téléphones portables disculpés. Une vaste étude rapporte que ces trente dernières années, l'usage croissant du téléphone portable n'a pas entraîné une augmentation du nombre de cancers du cerveau en Australie", peut-on lire sur le site de Sciences et Avenir . Une vaste étude... Le terme est quelque peu exagéré : elle n'a de vaste que le nombre de "participants", c'est-à-dire les 34080 Australiens atteints de cancer du cerveau entre 1982 et 2012, mais qui n'ont en fait participé à rien du tout...

... Car l'auteur s'est contenté de piquer des données dans le registre national, et de les comparer à l'évolution du nombre d'utilisateurs de gsm.

Ce qui est exagéré aussi, c'est de donner l'impression aux lecteurs s'arrêtant aux titres et aux introductions en gras, que cette étude porte sur une période de 30 ans alors qu'elle s'arrête en 2012 et que les 14 premières années (1982-1996) ne sont pas significatives, selon le graphique établi par l'auteur lui-même : le premier appel gsm date de 1987, ce n'est qu'à partir de 1997 que plus de 20 % d'Australiens possédaient un gsm; en 2001, on atteignait 50 %. Le recul ne serait donc que de 10 à 15 ans, insuffisant pour pondre un titre aussi trompeur que dangereux.

Nous serions ravis que les cas de cancer du cerveau ne soient pas en augmentation en Australie, contrairement au Royaume-Uni (+ 50%), en Finlande et au Danemark (+ 40 %), mais avons comme un léger doute. Le doute commence en apprenant que cette étude est financée par l'association australienne des opérateurs mobiles (AMTA), et en glânant sur internet des informations sur son auteur, Simon Chapman. Ce professeur de l'Université de Sydney, élu personne la plus sceptique de l'année 2013, est aussi l'auteur d'un livre publié par l'association des opérateurs AMTA ("Lifesavers and cellular samaritans"), et est souvent cité comme référence par l'AMTA. Pour lui, l'oreillette est superflue et de l'argent gaspillé.

D'abord l'étude ne prend pas en compte les jeunes de moins de 20 ans. Or c'est précisément chez ces jeunes que l'incidence de cancers du cerveau est la plus élevée, en nombre de cas diagnostiqués et en cause de mortalité. En Australie comme en Belgique et ailleurs.
Ensuite l'auteur précise que quand même chez les plus de 70 ans, il y a une augmentation notable... mais, s'empresse-t-il d'ajouter, à partir de 1982, donc avant l'apparition des gsm. Chose qui à première vue disculperait ceux-ci. Sauf que bien entendu ce ne sont pas les gsm eux-mêmes qui sont nocifs, mais les rayonnements électromagnétiques artificiels. Or à l'époque, la population était fortement exposée aux tubes cathodiques des ordinateurs et télévisions. Aujourd'hui, ces tubes ont disparu, mais le gsm, wifi, dect et antennes-relais les ont remplacés comme générateurs de rayonnements; sans oublier les champs électromagnétiques des lignes haute tension, transformateurs et appareils domestiques, dont la présence a aussi explosé à partir des années 80 !

Enfin, on globalise ici tous les types de cancers du cerveau, alors que plusieurs études ont montré une augmentation de certains types (gliomes) lors d'une utilisation prolongée du gsm (Hardell, Interphone...)

Et bien, malgré toutes ces critiques, je veux bien donner raison à l'auteur ! ??? Oui, parce que le cancer du cerveau reste relativement marginal, à part chez les jeunes. C'est évidemment le drame pour les personnes atteintes et leur famille. Mais je pense à tous les autres cancers, et toutes les autres maladies graves, dont on peut mourir avant d'avoir eu le temps de se faire diagnostiquer un cancer du cerveau. A commencer par le suicide, cause n°1 de mortalité chez les 15-44 ans. Les rayonnements artificiels omniprésents, en dérégulant la production de mélatonine et sérotonine notamment, peuvent provoquer dépression et détresse même chez des personnes qui ont tout pour être heureux. Il y a aussi les AVC, ruptures d'anévrysme, maladies neurodégénératives, Alzheimer, ...

Selon l'Institut australien de la santé et du bien-être AIHW, à peu près la moitié des Australiens souffrent d'au moins une maladie chronique parmi cette liste : arthrite, asthme, problèmes de dos, cancer, obstruction pulmonaire, maladies cardiovasculaires, diabète et maladies mentales. Et 20% des Australiens en ont au  moins deux. On parle alors de comorbidité. 40 % des plus de 45 ans souffrent de comorbidité.

En fait, les rayonnements électriques se propagent à la vitesse de 300000 kilomètres par seconde et ne sont arrêtés ou freinés que par la présence d'obstacle, donc se limiter au seul cerveau comme point d'impact, c'est faire preuve d'une méconnaissance de la physique. On a plus de puissance près de l'antenne, c'est vrai, mais est-ce une question de puissance ou de présence permanente ? Voyez les dégâts qu'une goutte d'eau échappée d'un robinet usé peut faire au fond d'une baignoire !

Se rassurer par la théorie ondulatoire qui veut que les rayonnements électriques sont arrêtés quelques millimètres sous la peau est également une méconnaissance de la physique : les rayonnements provoquent des mouvements de charges électriques qui eux se propagent par effet domino dans tous les tissus et organes internes. Il n'y a qu'à se mettre deux doigts dans une prise pour se rendre compte que les effets d'une électrocution ne se limitent pas qu'aux doigts (attention, ceci n'est pas une invitation à tenter l'expérience). Les champs électriques des nouvelles technologies (gsm, dect, wifi, antennes...) provoquent une électrisation beaucoup plus faible, mais permanente. Après quelques heures déjà, outre une sensation de fatigue et d'étourdissement, des inflammations peuvent apparaître au niveau de la peau, mais aussi de manière invisible dans des tissus internes. Avec à la clé : paresthésies, douleurs, dysfonctionnements, infections...

Les problèmes de santé sont très variables d'une personne à l'autre et d'une période à l'autre, selon les prédispositions de chacun, le mode de vie, l'environnement, des intoxications éventuelles, etc. L'exposition aux champs électriques elle-même est très variable, même si plus personne n'y échappe totalement. Chacun est donc soumis à une électrisation, qui peut très bien être source, accélérateur ou amplificateur de ses problèmes.

 

Mise à jour le Dimanche, 20 Septembre 2020 20:30