Et si le Wi-Fi n’était pas notre ami ? Imprimer
Écrit par JLG   
Mardi, 15 Novembre 2011 12:30

(15/11/11- DH) L’électro(hyper) sensibilité, mal du XXIe siècle, concerne de plus en plus de monde.

Mythe ou réalité ?

BRUXELLES Wi-Fi. De plus en plus partagé, comme Belgacom et Fon l’ont illustré. Wimax. Bluetooth. 3G. Et bientôt quatre. Micro-ondes. Babyphones. Puces RFID. Qu’on les ait invitées ou non, la place qu’occupent les ondes dans notre quotidien est énorme, et surtout grandissante. Comme le nombre d’électrosensibles.

Bien entendu, dans l’opinion publique, les champs électromagnétiques déployés par ces technologies dont nous sommes coutumiers nous aident surtout à simplifier notre quotidien. Oui mais… et si au final, tout ceci était néfaste pour notre organisme ? On sait, vous nous voyez venir avec nos gros sabots : agiter le spectre de l’épouvantail électromagnétique, c’est l’Arlésienne contemporaine absolue. Et vous n’aurez pas grand mal à trouver étude sur étude qui plombent avec force le lien de cause à effet entre ondes et mauvaise santé. Pas plus tard qu’il y a deux semaines, une vaste enquête danoise démontait ainsi l’influence du GSM sur les cancers au cerveau.

>> [Note de Teslabel : Et nous l'avons démontée avec force détails ici (VIDEO - JT RTBF)]

“Mais ce genre d’étude, il faut voir ce qu’on leur fait dire, et surtout par qui elles sont commandées” , contextualise Jean-Luc Guilmot, président de l’ASBL teslabel.be. Car les électrosensibles, dits également EHS, ces gens qui souffrent physiquement des ondes, se font de plus en plus nombreux. Et font entendre leurs voix de plus en en plus fort : demain, entre 16 h et 18 h30, devant le bâtiment Charlemagne (170, Rue de la Loi), ils manifesteront devant l’hémisphère où se tiendra la conférence de l’Union européenne sur le thème des ondes et de la santé. Histoire de faire entendre que non seulement ils existent, mais aussi qu’ils estiment que l’hypersensibilité électromagnétique doit être reconnue et que des zones blanches, Wi-Fi unfriendly , doivent être créées.

Pour l’heure, peu de pays abondent en ce sens. La Suède, référence en la matière, qui offre même des crédits aux victimes qui souhaitent équiper leur domicile contre les ondes, en est. La Grande-Bretagne, et l’Espagne aussi, du bout des doigts. Et en Belgique ? Rien. Une proposition, incluant notamment la reconnaissance de l’électrosensibilité comme handicap, a bien été déposée par le trio de députées Ecolo-Groen ! Thérèse Snoy, Eva Brems et Muriel Gerkens en juillet dernier. Mais rien n’a bougé depuis.

“Le grand problème de l’électrosensibilité, c’est qu’elle est difficile à cerner. C’est quelque chose d’individuel, et dont les symptômes brassent très large. Chaleurs, vertiges, stress, insomnies, maux de tête, éruptions cutanées… On ne parle pas d’électrosmog pour rien, il y a un vrai brouillard là autour. Mais de là à en déduire qu’il s’agit de problème psychologique, de placebo – voire de nocebo pour être plus précis – il y a un pas… que les rouleaux compresseurs que vous imaginez bien ne se gênent pas pour franchir. J’incite tout le monde à faire preuve d’une grande prudence lorsque certains balayent trop vite, d’un revers de la main, la crédibilité de l’électrohypersensibilité. C’est la position, trop facile, d’un système de lobbys qui ne veut pas voir cet encombrant problème…”

Il est “très difficile” d’estimer le nombre de Belges concernés par cette pollution numérique, alias mal du 21 e siècle. “Entre 2 à 5 % (*), probablement”, dit Teslabel . Sa véracité scientifique absolue, difficile à établir, n’aide pas à désépaissir le brouillard…



Alexis Carantonis

© La Dernière Heure 2011

 

Pour en savoir plus sur le Wifi :

http://www.teslabel.be/dect-wifi

 

Pour en savoir plus sur l'électrosensibilité (*)

http://www.teslabel.be/electrosensibilite-ehs

Electrohypersensitivity in Sweden is an official functional impairment. According to The National Board of Health and Welfare's questionnaire from 2009, 3.2 percent of the population aged between 18 and 80 answered that they are sensitive / hypersensitive or allergic to electric and magnetic fields, which represents just over 200 000 people. 0.4 percent said they have severe problems. This corresponds to nearly 30 000 persons who receives severe sickness-like symptoms such as dizziness, nausea, headaches, problems with sleeping and skin disorders when they are visiting electricity-intensive environments that are not bothering most of the population.

Eva-Rut Lindberg, The Royal Institute of Technology, School of Architecture and the Built Environment, who now intends to defend her thesis entitled "Building Design for Persons with the Functional Impairment Electrohypersensitivity: a Project in the Voltage Field between Belief and Knowledge".

La thèse (en anglais) qui sera défendue le 2/12/2011 à Stockholm peut être téléchargée ici : http://kth.diva-portal.org/smash/record.jsf?pid=diva2:455407

 

Mise à jour le Lundi, 29 Juillet 2019 20:56