Un débat très animé, organisé par notre regretté Pierre Debeffe à Aubange en 1993, est à l’origine de notre association. Jean-Marie Danze et Daniel Comblin, experts scientifiques en ligne haute tension faisaient face à ceux d'Electrabel. Concernés par des lignes à haute tension, Pierre Debeffe à Aubange et Jean Delcoigne à Frasnes-lez-Anvaing restèrent ensuite en contact. Ils créèrent deux ans plus tard l’association Teslabel, dont le nom rappelle l’unité de champ magnétique et la Belgique, mais diront certains, est aussi une allusion au distributeur historique d’électricité… et du champ magnétique associé. Visitez aussi notre page facebook facebook.com/TeslaBEL


Les rats choisissent la chambre moins exposée Imprimer Envoyer
Écrit par Eric   
Jeudi, 29 Mars 2018 22:31
(29/3/18) Souffriraient-ils de peur irrationnelle ? L'étude EVIREF, financée par l'agence sanitaire française ANSES, a observé les réactions des rats aux rayonnements d'antennes-relais : pouvant passer librement d'une chambre exposée à 1 V/m à une autre exposée à 2 V/m, la plupart préféraient séjourner dans la première; ceux qui ont fait l'inverse ont eu plus de problèmes de sommeil. Cette étude se situe dans la continuité des travaux de Pelletier et al. (2013) ayant montré que les jeunes rats exposés 5 semaines à des radiofréquences de "faible" intensité (1 V/m) étaient impactés.

L'étude de Pelletier et al. s’était intéressée au rôle de la température ambiante (24°C versus 31°C), et avait essentiellement mis en évidence des effets à 31 C. L'exposition aux rayonnements était ressentie comme une contrainte environnementale activant des récepteurs sensoriels périphériques et des réponses adaptatives du système nerveux végétatif pour optimiser la conservation de l’énergie (cf. analyse de l’article dans le rapport Anses de 2013).

 
La nouvelle étude AVIREF a cherché à savoir si ces réponses adaptatives représentaient une contrainte importante et coûteuse pour l’organisme, que l’animal cherchait à éviter, ou si l’animal s’adaptait à l’environnement sans chercher à éviter l’exposition, et à préciser le niveau de perception et / ou le mode d’adaptation de l’organisme aux radiofréquences (Bach 2017).
 
Les résultats de cette étude, bien que non publiés et n’ayant pas été évalués par la communauté scientifique à ce jour, sont présentés dans le rapport ANSES 2018 sur l'électrohypersensibilité (page 119), car ils ont été financés par l’Anses et ont été présentés publiquement lors des rencontres scientifiques de l’Anses le 17 mai 2017.
 
On a d'abord exposé pendant 5 semaines les rats âgés de 3 semaines au début de l’expérience, avec des radiofréquences de "faible" intensité type antenne relais (900 MHz, signal modulé, 1,7 V/m, 30 mW/kg, 23h30 / 24h, 7j/7j, n = 9 rats/groupe).
Histoire de vouloir les forcer à s'habituer ? Et bien c'est raté (sans jeu de mot), comme on va le voir.
 
Les jeunes rats ne sont pas plus stupides que les EHS (jeunes ou vieux d'ailleurs)... Et je suppose que dans leur cas, nos habituels "experts" professeurs d'université ne vont pas la ramener avec leur effet nocebo.
 
Car ensuite ces pauvres rats ont été placés dans un dispositif équipé de deux chambres communiquant par un tunnel leur permettant de passer d’une chambre à l’autre, l'une ayant un champ électrique de 2,39 ± 0,4 V/m et l'autre 0,96 ± 0,23 V/m.  L'expérience a été menée à 24°C puis 31°C.
Les paramètres physiologiques (sommeil/veille et température cutanée mesurée par télémétrie) ont été enregistrés, de même que la durée de séjour dans la chambre choisie par l’animal. Après implantation de la sonde télémétrique (4ème semaine), cette durée caractérisant le radiopreferendum des rats était enregistrée au cours de la sixième semaine d’exposition.
 
Les résultats préliminaires ont montré que :
pendant la période de repos (jour), quelle que soit la température ambiante, les rats ont préféré la chambre la moins exposée, alors qu’en période d’activité(nuit) ils n’ont pas montré de préférence ;
- aucun effet n’a été observé sur les durés totales d’éveil et de sommeil lent, ni sur leur durée moyenne et leur fréquence;
- la durée totale du sommeil paradoxal a été significativement réduite, quelle que soit la période (repos/activité) considérée, lorsque les animaux séjournaient dans la cage la plus exposée.
 
À noter que des analyses complémentaires (sommeil et températures cutanées) sont encore en cours.
 
Ces données préliminaires semblent montrer que le rat serait capable de différencier deux niveaux d'exposition aux radiofréquences. Il aurait tendance à choisir l’environnement où son exposition aux radiofréquences est la plus faible lors de la période de repos (jour) et ce choix serait associé à une augmentation de son temps de sommeil paradoxal. Ainsi, une interprétation de ces résultats préliminaires pourrait être que l’exposition aux radiofréquences serait une contrainte ou un stress et aurait un coût énergétique que l’animal chercherait à éviter s’il le peut. Ces travaux mériteraient d'être répliqués, selon l'ANSES.
Mise à jour le Vendredi, 30 Mars 2018 17:21