Un débat très animé, organisé par notre regretté Pierre Debeffe à Aubange en 1993, est à l’origine de notre association. Jean-Marie Danze et Daniel Comblin, experts scientifiques en ligne haute tension faisaient face à ceux d'Electrabel. Concernés par des lignes à haute tension, Pierre Debeffe à Aubange et Jean Delcoigne à Frasnes-lez-Anvaing restèrent ensuite en contact. Ils créèrent deux ans plus tard l’association Teslabel, dont le nom rappelle l’unité de champ magnétique et la Belgique, mais diront certains, est aussi une allusion au distributeur historique d’électricité… et du champ magnétique associé. Visitez aussi notre page facebook facebook.com/TeslaBEL


Lettre ouverte aux auteurs d'un article "Pour la Science" Imprimer Envoyer
Écrit par JLG   
Vendredi, 30 Décembre 2011 16:06
(30/12/11) Suite à la publication récente par le Dr J. Vanderstraeten et le Dr L. Verschaeven d'un article sur les champs électromagnétiques et la santé, nous avons fait parvenir au premier cité ces réflexions. Nous avons reçu pour seule réponse une brève réaction défensive sur un thème où nous ne l'attaquions pas (le conflit d'intérêt), alors que tous les autres aspects relevés ont été esquivés.

Le Dr L. Verschaeven est membre du Conseil Supérieur de la Santé. Le Dr J. Vanderstraeten est médecin généraliste et collaborateur scientifique à l'Ecole de Santé publique de l'ULB.

 

Le 22 décembre 2011,

Monsieur Vanderstraeten,

Vous ne serez guère étonné d'apprendre que votre article « Champs et ondes, quel impact pour la santé » [Pour la Science, Novembre 2011] m'a laissé sur ma faim.

Pour ne citer qu'une étude, mais d'importance, tout se passe comme si André Vander Vorst et Dirk Adang n'avaient pas passé 7 ans (2002-2009) à produire et publier leurs travaux de recherches.
http://www.teslabel.be/antennes/216-etude-des-rats-exposes-chroniquement-a-un-faible-niveau-de-micro-ondes-perdent-la-memoire-et-meurent-prematurement

A côté de cela, des études bel et bien biaisées - mais officiellement considérées significatives compte tenu de la grande taille des échantillons - viennent brouiller les pistes et entretiennent les idées que vous défendez.
http://www.teslabel.be/telephones-mobiles/192-eude-danoise-sur-le-gsm-largement-biaisee-donc-dangereuse-dans-ses-conclusion

Ce genre de choses est bien normal quand on connait le nombre de scientifiques sur le terrain en état patent de conflit d'intérêt.
http://www.teslabel.be/politique/176-conflit-dinterets-a-lorganisation-mondiale-de-la-sante

Tout se passe comme si cette enquête réalisée par des médecins sur le terrain tenait de la légende urbaine et qu'ils ignoraient tout de l'effet nocebo.
http://www.teslabel.be/antennes/211-antennes-relais-tout-le-monde-ne-dort-pas-sur-ses-deux-oreilles

Tout se passe comme si le Dr Havas avait soufflé à l'oreille de ses patients EHS quand elle allumait le DECT et quand il était opportun que leur rythme cardiaque batte la chamade ou pas.
http://www.teslabel.be/dect-wifi/84-231010-les-telephones-sans-fil-dect-et-le-wifi-provoquent-des-irregularites-cardiaques

Enfin - et même si la cause du cancer est toujours multifactorielle et que je ne saute aucunement aux conclusions - je vous invite également à prendre connaissance de ceci :
http://www.teslabel.be/telephones-mobiles/226-augmentation-de-40-des-tumeurs-cerebrales-au-danemark-de-2001-a-2010

Il est commode, du haut de la muraille de « LA » Science (aux pratiques toujours irréprochables comme chacun sait), de prendre les choses de façon docte au sein d'un consensus de bon aloi et de considérer avec un certain dédain ceux qui, la main dans le cambouis, mettent en lumière des effets, en en réduisant la portée sous couvert de lacunes méthodologiques et autres tailles réduites d'échantillons.

Sans compter que bien des études « négatives », y compris celles qui cherchent à confondre les EHS, souffrent de lacunes méthodologiques, passées sous silence.

A mes yeux comme à ceux de beaucoup d'acteurs de terrain, sur bases des résultats actuels, se contenter de regarder pendant 20 ans encore le train qui passe, en se limitant à des mesures de précaution minimalistes, comme celles que vous énoncez en fin d'article, est une erreur grave et une faute de déontologie, en particulier vis à vis des populations les plus vulnérables.

Je tenais à vous en faire part.

Bien à vous
Jean-Luc Guilmot

P.S. Pas d'effet nocebo pour ces veaux.
http://www.teslabel.be/antennes/175-etude-influence-des-antennes-relais-de-telephonie-mobile-sur-les-processus-oxydatifs-chez-des-veaux

 


Commentaires

 

Monsieur Vanderstraeten s'est défendu [d'] "occulter les débats en cours" et pour nous en convaincre nous a fait ces deux articles : Article VDS-Burda 2011 - Article VDS-Gillis 2010

Si ces deux publications ne manquent en soi pas d'intérêt (lien entre champs magnétiques liés à  des lignes haute tension, mémoire spatiale et inhibition partielles de la sécrétion de mélotanine chez les mammifères), l'article de Pour la Science de Verschaeve et Vanderstraeten contient un grand nombre d'affirmations floues qui sèment le doute.

Cette réaction "d'apostolat"  - les recherches qu'il réalise par ailleurs - ne vient en rien les éclairer.

Le co-rédacteur de l'article,  Luc Verschaeve, est membre du Conseil Supérieur de la Santé qui produit notamment ce genre de propos lénifiant (http://www.health.fgov.be/eportal/Environment/19066082_FR) au sujet du risque de cancer lié à la téléphoinie mobile suite à la reclassification comme "cancérigène possible" du CIRC (Centre International pour la Recherche sur le Cancer) : "... et se retrouve de ce fait dans la même catégorie que le café et les gaz d'échappement. " : des propos dans la même veine que ceux l'article de l'Economiste, abondamment critiqués par des scientifiques et des experts de premier plan.

Extrait : "Il existe de nombreux exemples de substances initialement classifiées en Classe 2B qui ont ensuite été déplacées en Classe 2A (probablement cancérigène) ou en Classe 1 (cancérigène). Étant donné le court laps de temps pendant lequel les téléphones portables ont été utilisés vis-à-vis des périodes d'induction de nombreux cancers, la base de preuves actuelle ne peut que donner une idée de l'étendue des preuves qui se manifesteront à terme. À cet égard, les radiations de téléphone portable sont tout à fait différentes du café (le café augmente vraiment légèrement le risque du cancer de la vessie, et réduit celui du côlon) ou de la prothèse dentaire."

Ou encore cette publication du 24 décembre du Journal of Neuroly and Neurophysioly qui projette que d'ici 15 ans, selon l'hypothèse basse d'une réduction de la faculté de l'ADN à se réparer ou au contraire selon l'hypothèse haute d'une mutation de l'ADN, l'augmentation des cancers du cerveau est susceptible d'augmenter d'un facteur 2 (100% d'augmentation) à 25 (2400% d'augmentation).

Lien vers l'étude en libre accès (en anglais) : http://www.omicsonline.org/2155-9562/2155-9562-S5-003.pdf


 

Figure 3. Taux de tumeurs cérébrales en Norvège ajustés selon l'âge par 100.000 personne-ans par année civile avec 3 hypothèses au sujet du téléphone portable 1) Dommages accrus de l'ADN (rouge) 2) pas de réparation de l'ADN (magenta) et 3) n'a aucun effet (vert).

Selon Lloyd Morgan, co-auteur de l'étude : "Ce que cette analyse montre c'est que, à moins que le comportement de l'usage du téléphone portable ne change significativement, nous pouvons raisonnablement nous attendre à une pandémie de tumeurs cérébrales, contre laquelle nous sommes mal préparés, qui débuterait dans environ 15 ans. Il serait bon que les gouvernements, les parents, les médecins, les écoles et tout un chacun puisse informer toutes les personnes dont ils ont la charge ou qu'ils influencent du besoin de raccourcir l'usage du téléphone portable et d'autres dispositifs grand public émettant des radiations."

 

Enjoint par nos soins à clarifier sa position, le Dr Vanderstraeten a décliné notre invitation en argumentant de la façon suivante  : "De votre côté, vous brandissez vos références, c-à-d celles qui vont dans le sens de vos convictions. De mon côté, je tâche, sans convictions, mais avec objectivité, de trouver celles qui sont le plus en adéquation avec la démarche biomédicale classique, celle que l'on apprend sur les bancs de l'université. Et ce n'est pas un e-mail qui va changer cela."

Un expert proche du dossier nous confiait : "J. Vanderstraeten dit ne pas avoir de convictions... Pourtant je l'ai souvent entendu pourfendre des études qui ne trouvent pas grâce à ses yeux - elles ont produit des résultats positifs... - alors que je ne l'ai jamais entendu pourfendre une étude ayant produit des résultats négatifs !"

Depuis des années, nous rencontrons très régulièrement ce genre de situation auprès de nombreuses instances officielles. Et encore tout récemment au SCENHIR (Commission européenne), en la personne de son administrateur principal, Laurent Bontoux [Cf. cet échange de mails en décembre 2011 - PDF en anglais).

De l'art de passer sous silence les études positives, ou, si elles sont trop encombrantes, de les disqualifier sous quelque prétexte que ce soit, tout en se drapant de classiques considérations sur l'importance de poursuivre la recherche.

 

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Mise à jour le Mardi, 13 Mars 2018 23:56