Un débat très animé, organisé par notre regretté Pierre Debeffe à Aubange en 1993, est à l’origine de notre association. Jean-Marie Danze et Daniel Comblin, experts scientifiques en ligne haute tension faisaient face à ceux d'Electrabel. Concernés par des lignes à haute tension, Pierre Debeffe à Aubange et Jean Delcoigne à Frasnes-lez-Anvaing restèrent ensuite en contact. Ils créèrent deux ans plus tard l’association Teslabel, dont le nom rappelle l’unité de champ magnétique et la Belgique, mais diront certains, est aussi une allusion au distributeur historique d’électricité… et du champ magnétique associé. Visitez aussi notre page facebook facebook.com/TeslaBEL


Avec de tels experts et députés, les antennes continueront longtemps à vous miner la vie Imprimer Envoyer
Écrit par JLG   
Samedi, 21 Janvier 2012 19:36
(21/01/12) Alors que les auditions au Parlement Wallon sur la pollution électromagnétique ont pour but de progresser en matière de protection de la santé de la population, le député Bayet (PS) se laisse confondre par une présentation aussi superficielle qu'orientée de l'expert Luc Verschaeve (Institut de Santé publique). Et personne sur les bancs du CdH ne vient relever l'énormité des propos échangés. Les deux groupes politiques, qui font montre d'une évidente connaissance médiocre du dossier et d'un singulier manque d'esprit critique, se laissent mener en bateau avec une aisance déconcertante, au contraire d'Ecolo et dans une certaine mesure du MR.

Chers citoyens concernés, si vous en avez assez de subir pareille infamie -- oui l'exposition chronique aux antennes est nuisible -- et souhaitez sérieusement voir évoluer les normes sans trompe l'oeil, bougez-vous et interpellez vos représentants. Nous, les bras nous en tombent.

 

Dans sa présentation (à laquelle nous nous sommes donnés la peine de bravement assister pour votre bien à tous), Luc Verschaeve présente une synthèse très orientée d'avis d'une trentaine d'instances diverses (comités proches de l'industrie, conseils de la santé, ministères, parlements, conseils de ministres, groupes d'experts,...) dont la seule voie discordante, en dehors du récent avis du Centre International de Recherche pour le Cancer (OMS-IARC), est celle du rapport Bioinitiative, d'emblée présentée d'ailleurs avec de nettes réserves.

Curieusement figure dans ce tableau l'avis -- apparemment déterminant selon Luc Verschaeve -- du Conseil des Ministres de... l'Ile de Man (75.000 habitants !). Par contre aucune de trace du Comité National Russe sur la Protection contre les Radio-Fréquences (150 millions d'habitants !) qui estime que « les recommandations internationales sont obsolètes » (on sait les Russes très avancés en la matière). Pas de trace des inquiétudes en 2009 du Parlement européen (27 pays, 460 millions d'habitants). Aucune mention non plus de l'avis sévère du Conseil de l'Europe (47 pays européens, 800 millions d'habitants) qui en 2011 s'est  prononcé pour le 0,6 V/m et l'objectif à moyen terme de 0,2 V/m.

Inutile d'ajouter que Verschaeve passe bien évidemment sous silence la liste quasiment exhaustive et spécifique des 73 publications scientifiques relatives aux antennes relais et la santé tenue à jour par l'ONG britannique Powerwatch avec :

  • 31 études positives [P] (= effets sur la santé) = 42%
  • 8 études négatives [N] (=pas d'effet sur la santé) = 11%
  • 34 études n'étant ni positives ni négatives [-] (comprend également de simples études méthodologiques)

 

Extraits de l'intervention du député Bayet (nos commentaires en italique) :

[Compte-rendu de la séance publique du 12/01/12 : ici]

"Vous nous présentez une trentaine d'études (ce ne sont pas des études, c'est une synthèse très sélective d'avis divers et variés).

On a compulsé toute une série de littératures, un peu partout dans le monde. Vous nous dites dans le même temps qu'il y a étude et analyse, que cela dépend un peu de ce que l'on étudie, des critères, des gens qui font l'étude. Tout n'est pas à mettre dans le même sac, et cætera et en même temps (on mesure la confusion dans laquelle se trouve le député désorienté) vous vous arrêtez particulièrement sur l'étude de l'IARC qui sous-entend qu'il y aurait peut-être des risques cancérigènes - ce que je peux peut-être croire mais je n'en sais rien (pourquoi dire qu'il n'en sait rien ?).

Je vois qu'il y a une trentaine d'autres études (bis : ce ne sont pas des études, mais des avis divers et variés) qui ont été faites en Allemagne, en France, en Finlande, en Espagne, au Royaume-Uni, au Canada, aux USA et qui, elles prouvent qu'il n'y a pas de risque (ter : ce ne sont pas des études qui « prouvent » quoi que ce soit, ce sont des avis d'une sélection orientée d'instances diverses et variées). Vous vous arrêtez sur celles qui sous-tendent...

D'accord, mais dans le tableau, ils n'ont pas détecté de risque. Pourquoi vous arrêtez-vous donc spécifiquement sur les conclusions de l'IARC et de BioInitiative - vous en avez parlé plus aussi - qui, à la limite, sont un peu les deux seules allant plus loin et les trente autres, pas.

N'étant pas scientifique (Hugues Bayet est Licencié en Science du Travail de l'ULB...) et n'ayant pas la compétence pour analyser la valeur des scientifiques, que dois-je croire, finalement ?

J'ai un peu l'impression qu'au plus on avance, plus on constate que personne ne sait exactement ce qui se passe objectivement (objectif atteint : le député regarde les choses de façon superficielle, non critique et est complètement confus), mais que l'on se retrouve face à deux clans avec des « idéologiquement pour » et des « idéologiquement contre ». Je trouve que si on en arrive à cela, c'est un peu dommage.

Pourquoi donc cette présentation des trente études ? C'était très bien et très intéressant. Pourquoi vous êtes-vous plus particulièrement arrêté sur l'IARC ? (Bayet est complètement désorienté et ne mesure aucunement la différence entre le Centre International de Recherche sur le Cancer et le Conseil des Ministres de l'Ile de Man...)

Cette étude a-t-elle été mieux reconnue par le monde scientifique de manière internationale ? Est-ce l'étude pour laquelle on a accordé le plus de moyens, le plus d'objectivité ? Je n'en sais rien, mais j'aimerais vous entendre aussi à ce sujet."

 

Réponse de Luc Verschaeve
Pour seule réponse, Luc Verschaeve entretien le mythe d'arriver à un consensus scientifique et égare son auditoire en poussant la confusion un cran plus loin dans une discussion embrouillée sur les effets potentiels combinés des ondes et d'autres polluants ("effets synergétiques"). Une confusion qui permet, face à un auditoire si peu critique, de complètement s'embourber et de contribuer à perpétuer le conformisme et le statu quo. Bingo !

"Je crois effectivement qu'un des gros problèmes, c'est qu'il y a des personnes qui sont plutôt d'avis de dire qu'il y a des problèmes et d'autres qui disent qu'il n'y a pas de problème. C'est une discussion qui date depuis des années et à mon avis, cela durera encore des années. (NB. A qui profite la confusion... et surtout l'entretien de cette confusion ? Lire aussi l'article de l'ex-Directeur général de la Santé en France ici)

J'ai un peu l'impression (un peu l'impression ?) que finalement, on ne sera jamais à 100 % sûrs- et là, je reviens à la question de Monsieur.
(En dehors de tenants du statu quo, personne n'attend d'être sûr à 100% en matière de principe de précaution et de gestion de risques. Cette formulation est indigne d'un expert et le Dr Verschaeve se discrédite encore un peu plus).

Effectivement, nous sommes exposés à des tas de choses (...affolant de la part d'un « expert », mais objectif facilement atteint d'entretien de la confusion : les députés à la culture scientifique superficielle ou inexistante sont une cible malléable à l'envi. Ceci dit, faut-il  vraiment être universitaire et scientifique averti pour prendre la mesure des conséquences de l'étude belge de Vander Vorst et Adang sur les rats ou parcourir les 70 et quelques études spécifiques sur les antennes relais et la santé ? Ou faut-il simplement un peu de courage politique et de lucidité ?)

C'est vrai que les études dont j'ai parlé sont des études surtout de GSM car ce sont les études qui ont été faites et qui ont été évaluées.

Il y a aussi des études qui ont été faites en ce qui concerne les études synergétiques (Comme pour mieux noyer le poisson - pour rappel, il est censé répondre à la question du député égaré, Verchaeve fait référence à des effets synergiques (et non pas "synergétiques") des micro-ondes avec d'autres polluants : pourquoi ajouter encore à la confusion plutôt que de répondre à la question ?).
(...)

Il faut voir si les radiofréquences étudiées sont réellement comparables à l'usage du GSM avec la puissance, si le signal est le même, et cætera.
(Aucune prise de recul : on se perd dans le détail de protocoles... Message aux politiques : tout cela est très compliqué, faites-nous confiance !)

Ce n'est pas toujours le cas. Je dirais qu'il y a, en ce qui me concerne, davantage d'évidences pour affirmer qu'il y a des effets synergétiques avec les extrêmes basses fréquences. Il y a plus d'évidences que pour les radiofréquences."

(Donc en résumé : "Je viens de vous embrouiller avec ces questions de synergies pour conclure en fin de compte que, vis à vis des hautes fréquences, il n'y a guère d'évidences.

Alors qu'en réalité selon le Pr. Dominique Belpomme, président de l’ARTAC, l'un des groupes de recherche les plus avancés sur la question des EHS en Europe : Electrosensibilité et intoxication aux métaux lourds sont souvent liés. Une hypothèse soutenue notamment par l'oncologue et pédiatre Stefaan Van Gool (voir sa présentation ici) : la barrière hémato-encéphalique ouverte par les CEM - et contribuant selon lui de façon importante à l'hyperactivité des enfants (!) -- laisse s'engouffrer additifs, solvants, et bien sûr ... métaux en circulation dans le corps.


Lumineux. Merci, monsieur l'expert Verschaeve. Au fait, sur quelles bases donc avez-vous sélectionné ces avis que vous nous avez présentés ? C'était en substance la question qui vous était posée.

 

Jean-Luc Guilmot
Président de Teslabel

 

Nota Bene

Les experts des différents Conseils de la Santé ne diffèrent souvent guère d'un pays à l'autre. Ce n'est guère étonnant au vu de la composition de ces comités. C'est un petit monde où l'on retrouve invariablement les mêmes experts internationaux... qui veillent semblent plus veiller au grain qu'à la santé des gens.

Un exemple parmi d'autres, voici quelques nominatins récentes de l'Autorité de Radiation Suédoise

• Dr. Eric van Rongen, Health Council of the Netherlands, Pays-Bas

• Prof' Martin Röösli, University of Basel, Suiise

• Dr. Emilie van Deventer, World Health Organization, Suisse

• Prof' Heikki Hämäläinen, Turku Universitet, Finland

• Dr. Bernard Veyret, Université de Bordeaux, France

 

 

 

Mise à jour le Jeudi, 09 Février 2012 14:37